L'actuel chef de daïra d'Illizi a été cité comme témoin dans cette affaire. L'affaire du squat des locaux de l'ambassade de l'Inde entre 2000 et 2001, sise 119 Logements à Didouche Mourad, n'a pas livré tous ses secrets. Le principal accusé a été innocenté hier par le tribunal criminel de la cour d'Alger alors que le représentant du ministère public a requis la prison à perpétuité. Si le mis en cause a reconnu, précédemment devant le juge d'instruction, sa signature sur le document, (réquisition d'attribution de logement), en revanche, hier, devant le tribunal criminel, il s'est rétracté pour demander le document originel. L'ex-wali d'Alger qui était le seul autorisé, exceptionnellement pour la wilaya d'Alger, à attribuer les logements sociaux à cette époque, n'a nullement été cité à comparaître ni comme témoin encore moins comme partie impliquée dans cette affaire. La seule pièce à conviction dans le dossier est le document scanné et portant la signature et l'empreinte de la griffe de l'ex-DEC (délégation exécutive communale). Il n'y a aucune trace des pièces originales des documents falsifiés. Toutefois, le juge d'instruction n'avait ordonné aucune expertise. La demande de la présence des trois principaux témoins, faite par la défense, a été rejetée par le tribunal. La chambre d'accusation de la cour d'Alger a renvoyé trois fois de suite cette affaire devant le juge d'instruction pour complément d'enquête jusqu'à ce qu'elle soit renvoyée par la Cour suprême devant le tribunal criminel. Ainsi, l'ex-DEC de la commune de Sidi M'hamed, (K.A.), également ex-chef de daïra, a comparu hier, devant le tribunal. Poursuivi pour falsification d'une réquisition d'attribution de logement émise par le wali d'Alger et le bordereau de paiement de la location, le mis en cause aurait profité des réquisitions du ministère de l'Intérieur, relatives à l'attribution de 16 logements à Jolie-Vue par le wali au profit des DEC durant la tragédie nationale. Impliquée dans cette affaire, l'occupante dudit appartement (D.Fatiha), une femme de ménage au niveau de l'ambassade de l'Inde jusqu'à 1998, date à laquelle les Indiens ont quitté l'Algérie pour des considérations sécuritaires, a bénéficié d'un non-lieu. Cette personne ainsi que le directeur des biens de la commune et des affaires économiques de la même DEC (R.Mustapha), actuellement chef de daïra d'Illizi, et son épouse, (B.Chahrazed) ont été cités comme témoins dans cette affaire. L'affaire remonte à 2001 quand l'Opgi de Hussein Dey a procédé au dépôt de plainte contre la femme de ménage ayant occupé illégalement ces locaux. Cette dernière qui était à sa deuxième tentative de squat de ces locaux a déjà été délogée en 2000. Mais en 2001, elle a exhibé un document attestant la légitimité de sa situation. «En vérité, la séparation en deux parties de cet appartement renseigne que le seul bénéficiaire était l'actuel chef de daïra d'Illizi, de par sa fonction d'alors: directeur des biens de la commune de Sidi M'hamed», expliquent les avocats de la défense, et d'ajouter: «Ce dernier, le vrai coupable, avait régularisé la situation de l'occupante en contrepartie du partage de l'appartement dont une partie a été attribué à sa femme sous son nom de jeune fille.» Maître Bouchachi, avocat de la défense, a signalé hier, que le traitement de cette affaire renvoie un cas de manquement grave du rôle de la justice. «La justice refuse de chercher la vérité», martèlera-t-il dans sa plaidoirie.