Le tribunal criminel a condamné, hier, Ramdane Bouteraâ, à la perpétuité pour le meurtre de Nassa Bounouala, fonctionnaire au service des admissions de l'hôpital Didouche Mourad et fille d'un lieutenant-colonel à la santé militaire, actuellement à la retraite. L'accusé, qui a clamé son innocence, tout en affirmant durant toute l'audience n'avoir jamais connu la victime, n'a pas finalement convaincu les jurés. Pourtant, un témoin-clé dans l'affaire, cité à la barre, a dévoilé un pan d'un crime horrible qui a défrayé la chronique. Les faits remontent au 15 janvier 2004, lorsque le corps de la victime avait été découvert sur le bord de la route de Massinissa, entre les cité Boussouf et Zouaghi. En plus d'être égorgée, Nassa Bounouala portait sur son corps 58 traces de coups de couteau, dont trois au cœur et au cou, ayant entraîné la mort, selon la conclusion du rapport du médecin légiste. Ce dernier précisera que la victime avait perdu sa virginité bien avant la date du crime. Après de longues investigations, le dossier sera classé sous une plainte contre X, faute de preuves. L'affaire éclatera plus de trois ans plus tard, soit le 8 septembre 2007, lorsque le principal accusé sera arrêté au poste frontalier d'El Ayoune, dans la wilaya d'El Tarf, au moment où il partait en voyage de noces, après avoir passé trois années dans une compagnie pétrolière au sultanat de Oman. Hier, le témoignage de A.H., connu pour être un indicateur des services de sécurité, a enfoncé le prévenu. Il a déclaré s'être trouvé, au moment des faits, en la compagnie de ce dernier dans un bar sis dans la commune de Oued Seguen, dans la wilaya de Mila. Il dira que l'accusé, qui lui a remis une voiture de marque Audi, lui a avoué avoir commis un crime. Aussitôt, le témoin informera le chef de brigade de la gendarmerie de Aïn S'mara, après avoir laissé la voiture près du marché de gros d'El Khroub. Toutefois, un mystère enveloppe toujours les révélations enregistrées sur un MP3 par A.H., à l'insu de l'accusé, lequel servira pour son arrestation. A noter que le MP3 en question n'a pas été présenté hier durant l'audience, ni même l'arme du crime, qui n'a pas été retrouvée. Nous saurons également que le chef de brigade de Aïn S'mara n'a pas été convoqué pour apporter son témoignage. L'affaire, qui a vu défiler une vingtaine de témoins, a été marquée aussi par un long réquisitoire du procureur général, lequel a requis la perpétuité pour Ramdane Boutarâa. Une peine qui sera retenue par le tribunal criminel, qui condamnera, par ailleurs, Mehdi Kermiche et Mohamed-El Amine Sermouk, à dix-huit mois de prison ferme pour non-dénonciation de crime. S. A., Selma B.