«L'existence d'une activité clandestine en plein essor doit être combattue parce que le transport des personnes est une activité d'utilité publique», selon le wali. Lors des travaux de la session extraordinaire de l'APW et pour sa deuxième journée, le dossier du transport a été passé en revue. La wilaya dispose de 2000 véhicules de transport public de voyageurs. Ce parc qui offre une capacité de 39.744 places, est constitué d'un matériel dont l'âge varie entre moins de 5 années (181 véhicules) et plus de 20 ans (201 véhicules), depuis leur mise en circulation. 1854 opérateurs activent dans le secteur et se partagent 117 lignes. Ces dessertes se répartissent en lignes interwilayas (35), intrawilaya (45) et 27 lignes rurales. La wilaya est traversée par 300 bus à destination des wilayas de l'Est. Pour le transport spécifique, la direction de wilaya a recensé 88 bus pour le transport scolaire, 30 bus pour le cycle universitaire et 22 véhicules de transport des personnels. Le rail connaît une baisse d'activité depuis quelques années. S'agissant des insuffisances, la direction fera part du manque d'abri et de zone d'arrêt, à travers l'ensemble du territoire de la wilaya. La gare routière de Bouira, qui est en réalisation, reste l'un des projets qui mettra un terme, après sa réception, à l'anarchie qui prédomine et détériore considérablement les conditions de voyage des usagers. L'inscription d'un grand projet de rail permettra à la wilaya de faire un grand pas vers le développement surtout que ce projet structurant vient s'ajouter aux nombreuses réalisations dans le secteur des travaux publics. Lors des débats, de nombreuses questions ayant trait à la nécessité de réviser le plan de circulation urbain, de revoir l'organisation des lignes urbaines et l'instauration d'un contrôle permanent ont été évoquées. Tout le monde à Bouira aura constaté l'inexistence d'arrêts de bus. Les quelques sites conçus à cet effet sont délaissés et désertés par les usagers qui préfèrent attendre les bus à l'endroit que leur volonté dicte, d'autant plus que le stop est marqué à la demande du client. Un autre élément qui témoigne de l'anarchie qui règne, est le fait que les receveurs ne délivrent pas de ticket. Ils le font que lorsque ils pressentent que les services de contrôle de la direction du transport sont en service externe. Les bus, hormis une dizaine, ne sont pas conçus pour le transport urbain mais pour des lignes interurbaines d'où les tracas causés à chaque montée et chaque descente aux clients. Le prix aussi est une énigme. Pour cent mètres ou une virée à travers toute la ville, l'usager débourse 10 DA. La ville est en pleine rénovation. Pourquoi ne pas revenir à une entreprise publique du genre Etusa, pour assurer d'une manière plus organisée, plus réglementée cette opportunité? L'ex-Ecotransvo, dissoute dans le cadre de la loi sur les entreprises publiques en difficulté, peut, avec un apport des pouvoirs publics, revenir sur la scène et créer des centaines d'emplois permanents. Cette hypothèse a été retenue par l'auguste assemblée sur proposition du wali. «L'existence d'une activité clandestine en plein essor doit être combattue parce que le transport des personnes est une activité d'utilité publique. Les transporteurs doivent remplir des conditions et être d'une bonne moralité...», répondra le wali à un élu qui a rappelé que les transporteurs clandestins sont utiles quand le transport se fait rare.