Selon cette étude, le Tamiflu est seulement recommandé pour le traitement ou la prévention de la grippe saisonnière. Nos médecins en Algérie devraient-ils continuer à prescrire le Tamiflu pour soigner ou prévenir les symptômes de la grippe porcine? Une récente étude canadienne effectuée par le docteur Guy Boivin, chercheur à l'université de Laval de Québec, recommande fortement aux médecins du monde de faire preuve de prudence lorsqu'ils prescrivent cet antiviral aux patients malades et de faire respecter les doses adéquatement. Car, précise cette étude, une prise prolongée de ce médicament pourrait dans certains cas développer une résistance au virus et encourager l'aggravation de l'infection, notamment, chez les personnes atteintes de maladies chroniques et celles ayant un faible système immunitaire. Le docteur canadien a étudié l'un des premiers cas de résistance au virus au Canada, celui d'un patient souffrant de problèmes cardiaques. On avait offert, par précaution à cette personne, du Tamiflu pour la protéger du virus puisque son jeune fils l'avait déjà contracté. Mais l'homme a toutefois développé des symptômes deux jours après, laissant croire par là qu'il était probablement atteint. Au Danemark, un cas similaire a été signalé tout récemment, il s'agit d'un adulte traité en préventif contre le virus dont le cas s'est compliqué quelques jours après. D'ailleurs, le laboratoire Laroche, fabricant de ce médicament est clair là-dessus: «Le Tamiflu ne peut en aucun cas être pris préventivement», insistent ses responsables. Selon le laboratoire canadien, le Tamiflu, qui est un inhibiteur de la neuraminidase virale, est vendu sur ordonnance seulement pour le traitement ou la prévention de la grippe saisonnière. De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui effectue un travail extraordinaire de sensibilisation et de mobilisation auprès des autorités sanitaires de plusieurs pays, a fait savoir par le biais d'un communiqué, de l'importance de respecter les recommandations des médecins avant la prise de ce médicament. Il faut dire que l'apparition de telles résistances à ces traitements inquiète beaucoup, particulièrement dans les pays qui ne disposent pas encore de l'Arepanrix H1N1, un vaccin, fabriqué par le groupe nord-américain Glaxo Smith Kline (GSK), jugé sûr et efficace, récemment homologué, favorisant l'immunisation active contre la souche de la grippe A/H1N1. Chez nous, en Algérie, alors qu'on compte à ce jour plus de 100 cas signalés un peu partout dans le pays, on continue à prescrire des antiviraux comme le Tamiflu lors des consultations, parfois sans ordonnance, en attendant de réceptionner dans les prochaines semaines le nouveau vaccin. Si l'on se fie aux dires du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, un lot de 20 millions de doses est attendu sous peu avant de donner le coup d'envoi à la campagne de vaccination. D'ici là, les citoyens devraient faire preuve de vigilance face à cette pandémie qui se propage rapidement. Pour faire barrière à ce virus, il est conseillé d'adopter quotidiennement des habitudes d'hygiène, en se lavant les mains avec du savon ou en utilisant des gels antiseptiques. Aussi, se couvrir le nez et la bouche en cas de toux ou d'éternuement et éviter tout contact direct avec une personne atteinte. En l'absence de structures sanitaires adéquates et capables de répondre aux besoins de notre population, seule une bonne prévention pourra servir de rempart face à cette pandémie mondiale déclarée.