L'Organisation mondiale de la santé (OMS) maintient sa recommandation des antiviraux tels que le Tamiflu pour le traitement de «cas graves» de la grippe porcine A(H1N1) malgré des études faisant état d'effets secondaires importants. L'organisation onusienne continue de recommander l'utilisation des antiviraux comme traitement pour les personnes gravement malades ou présentant des risques de complications médicales. Toutefois, les antiviraux «ne doivent pas être administrés à des personnes en bonne santé présentant des symptômes légers de grippe», a précisé l'OMS. Depuis l'apparition de la grippe porcine en mars dernier et dans l'attente d'un vaccin, l'OMS recommande deux antiviraux pour traiter les personnes atteintes du A(H1N1) : le Tamiflu produit par le laboratoire suisse Roche et le Relenza, du britannique GlaxoSmithKline (GSK). Des médecins britanniques ont mis en garde contre l'usage routinier de médicaments anti-grippe comme le Tamiflu chez les enfants, estimant que cela risquait de faire plus de mal que de bien. En effet, d'après une étude du British Medical Journal (BMJ), le Tamiflu peut causer chez certains enfants des vomissements pouvant entraîner une déshydratation et des complications. L'OMS dit avoir pris connaissance de cette étude et souligne qu'elle porte sur des personnes atteintes de grippe saisonnière et non du virus A(H1N1), déclaré première pandémie de grippe du siècle le 11 juin. L'organisation rappelle «l'importance de fournir rapidement un traitement antiviral pour les cas graves et évolutifs, ainsi que pour ceux appartenant aux groupes à risque, telles que les femmes enceintes». Par ailleurs, des premiers cas de grippe porcine ont été déclarés chez des Indiens d'Amazonie, les Matsigenka du Pérou, a annoncé l'ONG Survival mercredi, soulignant que les experts craignent une contagion rapide parmi les peuples n'ayant «aucune immunité contre les maladies extérieures». Selon cette organisation, «les peuples indigènes à travers le monde sont particulièrement vulnérables à la grippe A en raison de leur faible immunité et de leur taux élevé de maladies chroniques telles que le diabète ou les dysfonctionnements cardiaques, à l'image des Aborigènes d'Australie et des communautés des Premières Nations au Manitoba, du Canada». Selon les dernières données de l'OMS, la grippe d'origine porcine, a tué 1 462 personnes dans 170 pays et territoires de la planète. Face au virus A(H1N1) qui se répand à une allure alarmante sur toute la planète, les gouvernements se sont lancés dans la course à l'achat du vaccin en cours de préparation dans plusieurs laboratoires L'Organisation onusienne a cependant assuré dernièrement que les procédures d'approbation des vaccins en cours de production contre la grippe porcine ne seraient pas accélérées au détriment de la qualité du médicament. R. S.