L'entraîneur des Merengues est sur un siège éjectable et a jusqu'à la fin du mois pour redresser la barre. Après la piteuse élimination en Coupe du Roi face au modeste club d'Alcorcon, la pression est montée d'un cran au Real Madrid. On peut être deuxième de son championnat, à seulement un point du leader, être bien parti pour se hisser en 8es de finale de la Ligue des Champions sans pour autant être épargné par les critiques et la crise. Demandez au Real Madrid ou plutôt à Manuel Pellegrini. Il a suffi d'une grosse claque en 16es de finale de la Coupe du Roi pour que tout soit remis en cause. Pour que tout l'édifice madrilène, il est vrai loin d'être solide, s'écroule comme un vulgaire château de cartes. Depuis la déculottée humiliante subie à Alcorcon (4-0), Pellegrini est devenu l'homme à «abattre» dans la capitale espa-gnole. La courte victoire au retour à Santiago Bernabeu mardi (1-0), synonyme au final de piteuse élimination face à cette modeste équipe de troisième division, n'a fait qu'accentuer la fracture entre le public et l'entraîneur chilien. Les «Démission, Démission» ont d'ailleurs fusé spontanément après le remplacement de Lassana Diarra, pourtant l'un des seuls à être irréprochable sur la pelouse. Des mots qui ont semble-t-il trouvé un écho favorable au sein du conseil d'administration du club madrilène. Selon As, les deux vice-présidents du CA, Fernandez Fernando Tapias et Eduardo Fernandez de Blas, ont expressément demandé à parler à Florentino Perez. La question du licenciement de Pellegrini aurait même été évoquée mardi soir lors d'un dîner entre les trois hommes. Mais le président du Real, bien qu'inquiet, n'a pas souhaité prendre de mesures drastiques, trop hâtives. Appelant à l'union sacrée et à une certaine forme de patience. Une patience tout de même limitée. Selon les médias espagnols, Perez aurait en fait fixé un ultimatum. Pellegrini a jusqu'à la fin du mois pour prouver sa valeur et surmonter cette sortie de route honteuse en Coupe. D'ici là, trois matchs sont au programme: Racing Santander, Zürich et surtout le FC Barcelone, le dimanche 29 novembre au Nou Camp, assurément LA rencontre la plus importante. Celle qui décidera du maintien ou non du Chilien. Critiqué pour le manque de constance et de cohérence dans ses Onze de départ et ses choix surprenants (Ndlr: Benzema et Xabi Alonso n'ont pas été retenus contre Alcorcon, mardi, tandis que Mahamadou Diarra, Gago, Raul et Van Nistelrooy, habituels remplaçants, étaient titulaires). L'épisode Sergio Ramos, que Pellegrini croyait suspendu suite à son carton rouge récolté lors du derby madrilène, samedi dernier, et qui ne le sera en fait que dans dix jours contre Santander, n'a fait que renforcer le discrédit de l'opinion publique à l'égard du Chilien. Ajoutez à cela des interrogations grandissantes concernant sa capacité à gérer le vestiaire, suite notamment à sa décision d'écarter systématiquement Guti du groupe - un peu comme il l'avait fait il y a quelques années avec Juan Roman Riquelme à Villarreal - et vous obtenez un entraîneur sur un siège éjectable. Avec un président prêt à appuyer rapidement sur le bouton «eject» si ses Galactiques II, achetés à prix d'or cet été, ne lui donnent pas satisfaction.