Un nouveau faux pas serait mal perçu au pays roi du football après l'échec de 2006. Le Brésil, seule nation à avoir gagné cinq Coupes du monde, attend impatiemment le tirage au sort de vendredi qui déterminera ses adversaires du 1er tour au Mondial-2010, avec la ferme intention d'accrocher une 6e étoile avant d'organiser «son» édition, en 2014. L'équipe de Dunga est considérée comme l'une des grandes favorites du Mondial sud-africain, avec l'Espagne, à condition que la Seleçao ne reproduise pas les erreurs de l'édition précédente, en contenant cette fois l'euphorie des supporteurs et l'excès de confiance des joueurs. Une victoire à quatre ans de sa Coupe du monde serait aussi un élément mobilisateur supplémentaire pour les douze villes brésiliennes retenues, Rio de Janeiro, Sao Paulo, Belo Horizonte, Porto Alegre, Brasilia, Cuiaba, Curitiba, Fortaleza, Manaus, Natal, Recife et Salvador. En revanche, un nouveau faux pas serait mal perçu au pays roi du football, après l'échec de 2006, la pression en 2014 sera terrible si le Brésil ne brille pas en Afrique du Sud. Fortement ancré dans l'imaginaire collectif, le souvenir de la «tragédie» de 1950, quand le Brésil avait perdu le match décisif pour la victoire dans un Maracana surchauffé, face à l'Urugay (1-2), serait ravivé et pèserait sur les épaules des joueurs auriverdes. Assuré d'être tête de série, de par son histoire et son classement Fifa, le Brésil attend donc de pied ferme ses adversaires du 1er tour, tirés au sort vendredi au Cap, en présence de Dunga et son adjoint, Jorginho, tous deux champions du monde en 1994. Après des moments difficiles, la sélection brésilienne a retrouvé la confiance sur le terrain, améliorant notablement son jeu et regagnant ainsi l'amour de ses supporteurs. Inexpérimenté avant de prendre les rênes de l'équipe au lendemain du Mondial allemand, Dunga s'est affirmé dans ses fonctions en remportant la Copa America (2007) puis la Coupe des confédérations (2009). Il a réussi également à assurer relativement tôt dans la phase de qualifications le ticket pour le Mondial, malgré un début de campagne poussif. Ainsi, depuis juin 2008, le Brésil n'a perdu qu'une fois, contre la Bolivie en altitude à La Paz (1-2). Plus significatif, la Seleçao a décroché des victoires de prestige, en Argentine (3-1), contre l'Angleterre (1-0) et face à l'Italie lors de la Coupe des confédérations (3-0). A l'approche du Mondial, le sélectionneur auriverde semble avoir formé un groupe homogène et stable, puisque une seule interrogation subsiste, au poste de défenseur latéral gauche. Julio Cesar dans les buts, Maicon, Lucio, Juan en défense, Gilberto Silva, Felipe Melo, Elano et Kaka au milieu, Robinho et Luis Fabiano en attaque: l'ossature est là et elle paraît solide. Le tirage au sort de demain aura également une autre importance pour la Seleçao car il déterminera le camp de base de l'équipe. La Fédération (CBF) a laissé entendre début novembre qu'elle aimerait atterrir dans le groupe E, dont les matchs se dérouleront à Johannesburg, au Cap et à Durban.