Le ministre des Res-sources en eau a déclaré, hier, que la nouvelle tarification sera définie par la loi de finances 2003. Cependant, l'urgence n'est pas d'augmenter les prix, mais «il s'agit d'abord d'être équitable dans sa répartition, maintenant que la capitale est totalement sécurisée», a précisé Abdelmadjid Attar. Accompagné de plus de 6 directeurs de son département, le ministre des Ressources en eau a détaillé la stratégie qu'il compte appliquer sur le terrain pour un secteur auquel l'Etat a dégagé l'enveloppe astronomique de 1500 milliards de dinars. Selon le ministre, elle consiste à «alimenter toutes les cités côtières avec l'eau de dessalement» et concentrer ainsi l'eau des barrages vers les Hauts-Plateaux où les besoins en irrigation sont plus pressants, les nappes sont rares et la sécheresse est plus ressentie. Cette stratégie nécessitera la construction de 20 à 30 stations, dont 8 autour des grandes villes. Elles permettront d'alimenter 9 millions d'habitants à raison de 1,5 million de m3/j. Le coût de ces infrastructures a été évalué, par le ministre, de 100 à 200 milliards de dinars. Pour les barrages, Attar a informé qu'il en existe 50 à terminer dans les dix prochaines années, dont 9 ont été déjà lancés. Ils permettront de gagner 1 milliard de m3/j d'eau supplémentaire. Mais l'avenir de l'eau n'est pas dans le dessalement puisque 300 milliards de dinars ont été réservés pour ces projets de barrages et 150 autres pour les trois grandes interconnexions Est-Centre-Ouest. Cela sans compter les au-tres travaux concernant les pertes d'eau, évaluées à 30 %, le transport et la distribution. En effet, 53 milliards de dinars seront réservés à la rénovation d'un réseau de 3900 km, datant des années 50, au niveau de 40 villes du pays. Il y a aussi la réhabilitation de 24 stations d'épuration parmi les 45 qui existent et la réalisation de 62 autres dans les 10 années à venir. Pour ce faire, 120 milliards de dinars ont été réservés à ce projet. Une véritable redynamisation du secteur de l'eau qui passera d'abord, selon le ministre, par la réorganisation et la mise à niveau de tous les établissements, qui sont, pour la plupart, déficitaires. «Les Epeal et les autres structures de wilayas seront dissoutes», et seront remplacées par l'Algérienne des eaux, l'Office national d'assainissement et le tout sera coordonné par une direction régionale.