L'Algérie, qui a consenti d'importants investissements dans le secteur de l'hydraulique, demandera des com-pensations financières, dans le cadre de l'accord de Bali, à la 15e Conférence sur le climat (COP-15) qui se tient à Copenhague. «L'Algérie va demander des compensations financières dans le cadre du programme de l'atténuation inscrit à l'accord de Bali, lequel se décline en quatre phases, à savoir l'adaptation, l'atténuation, les finances et le transfert de technologie, l'Algérie s'étant inscrite dans le chapitre adaptation», a rapporté hier l'APS citant le directeur des études et des aménagements hydrauliques au ministère des Ressources en eau, Tahar Aïchaoui, membre de la délégation algérienne prenant part à cette conférence COP-15. L'accord de Bali sur l'adaptation stipule que le Fonds d'adaptation au changement climatique, prévu par Kyoto pour aider les pays en développement à faire face aux impacts négatifs, est abondé par un prélèvement de 2% sur les Mécanismes de développement propre, qui permettent aux pays industrialisés de financer des projets énergétiques «propres» au Sud pour alléger leur facture de gaz à effet de serre et respecter leurs objectifs de Kyoto. Il devrait atteindre 300 à 500 M USD entre 2009 et 2012, selon l'ONU. Selon cet expert, les ressources en eau ont baissé de 30% à l'échelle nationale et de 50% pour la région ouest du pays, ce qui a amené l'Algérie à consentir des efforts «colossaux» consistant en le dessalement de l'eau de mer et le transfert de l'eau du Sud vers les Hauts-Plateaux. «Ces investissements coûtent très cher à l'Etat, appelé à construire d'autres stations de dessalement et des réservoirs de 100.000 m3 de capacité pour recevoir l'eau en aval, avec tout ce que cela suppose comme projets à réaliser», a expliqué M.Aïchaoui. Dans le même contexte, cet expert a relevé que la capacité des barrages diminue à vue d'oeil à cause de l'érosion et de l'augmentation de la température, ajoutant que cela entraîne aussi la diminution de la capacité des réserves souterraines. «Ces pertes sont récupérées grâce aux efforts de dessalement et, à ce titre, l'Algérie exige réparation, donc des compensations financières de la part des pays historiquement responsables de cette situation (changement climatique)», a affirmé M.Aichaoui. «Il ne s'agit pas d'une aumône mais d'un droit que l'Algérie réclame aux pays responsables du dérèglement climatique dont les conséquences coûtent cher aux pays qui en pâtissent», a-t-il souligné. Concernant les nappes souterraines, le directeur des études et des aménagements hydrauliques a observé qu'en raison de leur épuisement, l'Algérie fait face au problème du biseau salin, causé par le déséquilibre hydrostatique, expliquant que si l'eau de mer pénètre dans les nappes, ce sont toutes les terres fertiles et agricoles du nord du pays qui deviendront stériles. Il a ainsi noté qu'au niveau de la wilaya d'Alger, la nappe est déjà salée du côté de Aïn Taya et El Hamiz, ce qui contraint l'Algérie à lutter sur plusieurs fronts et engager d'autres investissements.