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L'Algérie demandera des compensations financières dans les projets hydrauliques Alors que les ressources en eau ont baissé de 30% à cause du changement climatique
Lors de la 15e conférence sur le changement climatique qui se tient à Copenhague au Danemark, les principales discussions ont tourné sur la nécessité pour les gros pollueurs à réduire leurs émissions de gaz à effet serre (GES) et sur l'obligation pour les pays développés du Nord de payer pour les conséquences liées au changement climatique dans les pays sous-développés. Rappelons que l'Algérie préside le groupe Afrique aux négociations sur le climat à Copenhague. Dans ce contexte, le directeur des études et des aménagements hydrauliques au ministère des Ressources en eau, M. Tahar Aichaoui, a indiqué que "l'Algérie va demander des compensations financières dans le cadre du programme de l'atténuation inscrit à l'accord de Bali, lequel se décline en quatre phases, à savoir l'adaptation, l'atténuation, les finances et le transfert de technologie, l'Algérie s'étant inscrite dans le chapitre adaptation". Selon cet expert, les ressources en eau ont baissé de 30% à l'échelle nationale et de 50% pour la région ouest du pays, ce qui a amené l'Algérie à consentir des efforts "colossaux" consistant en le dessalement de l'eau de mer et le transfert de l'eau du Sud vers les Hauts-Plateaux. Dans le même sillage, l'expert a souligné que "ces investissements coûtent très cher à l'Etat, appelé à construire d'autres stations de dessalement et des réservoirs de 100.000 m3 de capacité pour recevoir l'eau en aval, avec tout ce que cela suppose comme projets à réaliser". Par ailleurs, cet expert a relevé que la capacité des barrages diminue à vue d'œil à cause de l'érosion et de l'augmentation de la température, ajoutant que cela entraîne aussi la diminution de la capacité des réserves souterraines. Aussi, M. Aichaoui a affirmé que "ces pertes sont récupérées grâce aux efforts de dessalement et, à ce titre, l'Algérie exige réparation, donc des compensations financières de la part des pays historiquement responsables de cette situation (changement climatique)". De plus, "il ne s'agit pas d'une aumône mais d'un droit que l'Algérie réclame aux pays responsables du dérèglement climatique dont les conséquences coûtent cher aux pays qui en pâtissent", a-t-il souligné. Par ailleurs, et en ce qui concerne les nappes souterraines, le directeur des études et des aménagements hydrauliques a observé qu'en raison de leur épuisement, l'Algérie fait face au problème du biseau salin, causé par le déséquilibre hydrostatique, expliquant que si l'eau de mer pénètre dans les nappes, ce sont toutes les terres fertiles et agricoles du nord du pays qui deviendront stériles. Ainsi, le directeur des études et des aménagements hydrauliques a noté qu'au niveau de la wilaya d'Alger, la nappe est déjà salée du côté de Ain Taya et El Hamiz, ce qui contraint l'Algérie à lutter sur plusieurs fronts et engager d'autres investissements. Finalement, M. Aichaoui a regretté que le segment "eau" ne soit pas abordé à la 15e conférence sur le climat de Copenhague alors que l'Algérie et d'autres pays qui en souffrent ont demandé qu'il y ait un protocole sur l'eau au niveau international. Zineb B.