Sans respect des conditions d'abattage, la vente du poulet non éviscéré ou non emballé sous cellophane est devenue monnaie courante. Le foot et la grippe porcine sont-ils en train de faire oublier aux gens d'autres préoccupations autrement plus importantes pour la santé publique? La question mérite d'être posée lorsqu'on constate la manière avec laquelle est commercialisé le poulet aussi bien dans les marchés que dans les magasins. Qui ne se rappelle pas les mesures prises par les pouvoirs publics lorsque la grippe aviaire faisait ravage dans le monde? Aujourd'hui, cela relève apparemment du passé. Il suffit de faire un tour dans les marchés pour se rendre compte d'une situation dont le moins qui puisse être dit est aussi alarmante que la pandémie de grippe porcine. Les habitudes, les commerçants indélicats et les spéculateurs sont toujours présents. Les vieilles pratiques ont la peau dure à Béjaïa où se livrent toutes sortes de combines, faisant fi des règles commerciales et celles d'hygiène les plus élémentaires. Du coup, la menace et les risques sur la santé du consommateur sont omniprésents. Le commerce de la volaille dans la wilaya de Béjaïa se fait d'une manière telle qu'on ne peut que craindre le pire pour le consommateur. Un consommateur toujours aussi crédule. La duperie est multiple. Elle porte d'abord sur le poids de la marchandise. Un ménagère l'a vérifié à ses dépens lorsqu'elle a osé se convaincre du poids du poulet qu'elle venait d'acheter. Initialement de 3 kilos à la balance du marchand, celui-ci ne pesait tout compte fait que 1,5 kg dans la boutique du commerçant voisin. D'autres commerçants se font plus subtils. Ils affichent des prix attrayants tout en réglant leurs balances électroniques sur un prix 30 à 40 dinars plus élevé. Jusqu'à ce niveau, les risques ne sont que pécuniaires. Le plus grave c'est lorsqu'on se soucie peu de la santé du consommateur. C'est l'autre point noir de cette filière. Les conditions d'abattage, pourtant réglementées par un décret datant de l'année 1999, ne sont pas du tout respectées. Pour réduire les charges et accroître conséquemment leurs marges bénéficiaires, tous s'improvisent abatteurs et videurs de poulets. Ces abattoirs ne répondent à aucun critère d'hygiène alimentaire. Moins patentes, certaines irrégularités signalées consistent à proposer à la vente du poulet non éviscéré ou non emballé sous cellophane. Cette pratique est courante bien qu'elle soit interdite par la réglementation en vigueur. Quant à l'étiquetage de traçabilité du produit, on en est encore loin. Mais où sont donc les contrôleurs dans toute cette affaire? C'est une autre question qui ne trouve pas de réponse sauf de dire qu'ils sont invisibles. Ce qui explique largement ces pratiques récurrentes qui se font dans une impunité à vous donner la chair de poule.