Le dernier bilan fait état de 633 personnes contaminées dont 39 décès. Quand débutera la campagne de vaccination contre la grippe A? A cinq jours du Nouvel An, le ministère de la Santé, Saïd Barkat, affiche toujours une incapacité inquiétante à fixer la date du lancement de la campagne de vaccination. Jeudi dernier, le premier responsable du secteur a repris, encore une fois, la fameuse formule devenue le leitmotiv officiel. «La campagne sera lancée une fois que le certificat de conformité du vaccin est délivré par le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques», a-t-il déclaré lors d'une réunion avec la commission de la santé, des affaires sociales, du travail et de la formation professionnelle, de l'Assemblée populaire nationale. Quelques explications sont fournies. Mercredi dernier, le ministère a réceptionné 631.000 doses de vaccin contre la grippe porcine, «ce qui fait que nous disposons actuellement de 1310.000 doses», dit le ministre. D'où la difficulté à contrôler tous les lots. Il y a à peine une semaine, les autorités sanitaires avaient annoncé la réception de 713.000 doses de vaccin. L'analyse de ce lot est-elle au stade final? Le ministre n'a dit mot à ce propos. En tous les cas, le lot n'a pas encore reçu le fameux sésame des autorités de contrôle. Quand bien même l'analyse serait accomplie, une semaine serait-elle suffisante pour contrôler les 631.000 doses nouvellement réceptionnées? De l'avis du ministre, l'analyse prend généralement «entre 14 et 21 jours et passe par plusieurs opérations». C'est dire la complexité de l'opération. Par ailleurs, M.Barkat a insisté sur un point: «Nul n'a le droit de s'impliquer dans les prérogatives des laboratoires scientifiques lorsqu'ils analysent un produit, y compris le politique». A ce titre, sur quel critère le ministre s'était-il, appuyé pour annoncer le début de la campagne de vaccination avant la fin de l'année? Et puis, les experts de l'OMS et autres spécialistes locaux ont loué les bienfaits du vaccin. Ils l'ont fait alors qu'à ce jour, le produit n'a pas encore reçu de certificat de conformité pour son utilisation. C'est un vaccin avec adjuvants. Du nom commercial de Arepanrix, cette substance est produite par la filiale canadienne du groupe pharmaceutique GlaxoSmithKline. Ce vaccin est «officiellement recommandé par l'Organisation mondiale de la santé», a indiqué une fiche du ministère de la Santé, établie le 11 décembre dernier. Le même document assure que ce prototype de vaccin est «homologué pour utilisation dans l'Union européenne, en Australie et dans divers autres pays». Toutes ces assurances rendent perplexe quant au retard que prend l'analyse de la substance acquise par l'Algérie. En fait, le processus de contrôle passe par quatre étapes: il y a une étape technique et administrative, une deuxième pour l'analyse physico-chimique, une troisième microbiologique et une dernière pour l'analyse toxicologique faite sur demande de l'autorité sanitaire. Cela n'écarte pas les incertitudes autour du lancement de la campagne de vaccination. Ces incertitudes sont alimentées par les déclarations médiatiques approximatives des responsables du secteur, à leur tête M.Saïd Barkat. En attendant, la grippe porcine continue de faire des victimes à l'échelle nationale. Le dernier bilan fait état de 633 personnes contaminées dont 39 décédées. Autre inquiétude, le cas du personnel du secteur de l'éducation et des élèves. Cela représente une population de près de 9 millions de personnes. En se référant à des estimations et calculs approximatifs établis par l'OMS à partir des données nationales, M.Barkat a fait savoir que le virus H1N1 affecte 100 cas sur 100.000 habitants et que 27,67% des cas de grippe porcine diagnostiqués concernent des écoliers. Il a ajouté que 118 élèves ont été atteints à travers 17 wilayas sans causer de décès. Cependant, aucune éventualité n'est à écarter. Pourvu que les autorités nationales aient pris tous les scénarios possibles en considération.