Baisse de la production d'olives et hausse des prix de l'huile. Ce sont les deux caractéristiques de la campagne de cette année. La production de l'huile d'olive a chuté cette saison. Jusqu'au 12 janvier dernier, seulement 14 406 tonnes ont été récoltées à l'échelle nationale, soit près de 156 600 hectolitres. Même si la campagne de récolte n'est pas encore achevée, la baisse sera considérable par rapport à l'année dernière. Durant l'exercice précédent, la production a été de plus de 59.000 tonnes. La chute de la production explique, en partie, la hausse des prix de l'huile d'olive. Selon les chiffres officiels, le prix actuel de ce produit varie entre 450 et 550 DA. Face à cette situation, M.Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, a préconisé hier la structuration de la filière oléicole. «Nous devons procéder à l'ouverture d'un espace de concertation et d'action entre les différents intervenants de cette filière», a déclaré M.Benaïssa, lors d'une rencontre avec les professionnels de la filière oléicole. Tenue au siège du ministère, cette rencontre est la troisième du genre. En effet, deux autre réunions ont été tenues durant le mois d'octobre précédent. C'est dire que la structuration de cette activité agricole est l'une des préoccupations majeures du département de Benaïssa. Et pour cause. L'oléiculture est l'un des leviers fondamentaux de tout programme de développement agricole. D'où l'importance de créer un conseil national interprofessionnel de la filière oléicole. «Cette structure réunira les différents opérateurs privés dans ce secteur. Ainsi, ils auront l'opportunité de poser les différents problèmes inhérents à leurs activités respectives. Aussi, ils auront la possibilité de proposer des solutions», a indiqué le ministre. Ce conseil a pour objectif de concilier les intérêts des représentants des différentes filières concernées. De cette façon, le rôle de chaque acteur sera précisément défini. «Cela permettra de booster la production tant sur le plan quantitatif que qualitatif», a assuré l'intervenant. Explication: chaque filière aura la possibilité de se constituer en association à l'échelle locale. Ces associations seront, par la suite, représentées dans un cadre national. C'est le Cnifo. Du côté de l'administration, l'Office national interprofessionnels jouera le rôle de l'intermédiaire entre le Cnifo et le ministère. Pour réguler et stabiliser le marché national, le ministère s'est tracé un objectif principal: planter des oliviers sur une superficie de un million d'hectares durant le prochain quinquennal. Actuellement, la superficie occupée ne dépasse pas 350.000 ha. Cela dit, la préoccupation majeure demeure la baisse de production. Pour preuve, la récolte actuelle est la plus faible des cinq dernières années. Il faut rattraper le retard, a martelé le ministre à ce sujet. L'une des raisons qui expliquent cette baisse est l'abandon de l'oléiculture. La plupart des oliviers sont centenaires. Pis, ces derniers font face aux catastrophes naturelles, aux maladies, aux incendies. Aussi, les oliveraies continuent de faire les frais du développement urbain. A titre d'exemple, les oliveraies de la région de M'chedallah, dans la wilaya de Bouira risquent d'être détruites par le tracé d'une ligne ferroviaire. «Cela réduirait à néant des milliers d'oliviers», s'est inquiété, M Hocine Noussi, oléiculteur. Et ce dernier de rappeler, que «l'olivier représente la mémoire et fait partie de notre identité».