Le conditionnement de l'huile d'olive, au niveau de la wilaya, se fait manuellement. Le prix du litre d'huile d'olive a atteint désormais 400 dinars. Il risque même de s'enflammer dans les prochains jours. Une hausse due à plusieurs facteurs, notamment la flambée des prix des produits de large consommation (semoule, lait). Cependant, la baisse enregistrée dans la production oléicole, cette année, demeure la cause principale de cette flambée, selon quelques oléiculteurs. En l'espace de quelques jours seulement le prix du litre est passé de 250 à 400 dinars. C'est la loi de l'offre et de la demande. Dans toutes les régions de la wilaya, c'est la même tarification. Le prix est non négociable. Cette année, même si la production s'est quelque peu améliorée par rapport à l'année précédente, cela ne fait pas le bonheur des oléiculteurs et les propriétaires des huileries. Ces derniers n'affichent pas une grande satisfaction comparativement aux années fastes. Si au début de la campagne, en décembre, le rendement d'un seul quintal d'olives n'avoisinait que les 15 litres, il s'est nettement amélioré en janvier pour atteindre les 20 litres. A l'heure actuelle, la récolte a atteint les 75%. Soit 88.200 quintaux d'olives triturées. Et le rendement en huile pour cette année, selon la même direction, est estimé à 17 litres par quintal. Actuellement, la production d'olives est de 117.800 quintaux, dont 1073 pour les olives de table et les 116.700 quintaux pour les olives pour la fabrication de l'huile. Quant aux prévisions pour cette année, la direction des services agricoles (DSA), s'attend à une saison bénéfique. Il est prévu une production d'olives de 203.882 quintaux. Ces cinq dernières années, la production oléicole a connu une décroissance énorme. «A partir de l'année 2004, le taux de production a commencé à chuter à la tombée des neiges et la baisse brusque des températures, qui ont provoqué un effet négatif sur les oliviers», déclare le propriétaire d'une huilerie à Ighrem, dans la commune d'Ahnif. «Depuis, la récolte a été revue à la baisse, plusieurs oliveraies ont été ravagées par la neige», ajoute-t-il. A la suite de cette période de disgrâce climatique, les oliviers ont été retaillés. L'opération a pour but une nouvelle ramification et la pousse de nouvelles branches. Cependant, il faudra attendre quelques années pour que l'olivier se régénère. D'autant que l'olivier demeure négligé dans la wilaya de Bouira, une région, pourtant, à vocation agricole. Si le plan de développement de l'agriculture (Pndra), un programme conçu pour encourager la culture et le développement des produits du terroir, a consacré au secteur oléicole plus d'intérêt et d'attention, les résultats escomptés tardent à voir le jour. Pourtant, il existe 192 huileries à travers la wilaya, entre modernes et traditionnelles. Dans le cadre du programme Pndra, 32 huileries ont bénéficié de soutien. En revanche, en matière d'entretien un retard énorme est enregistré, la plupart des oliveraies ne sont pas prises en charge. La majorité des agriculteurs n'utilisent pas les nouvelles techniques de la taille, ou autres procédés d'entretien, afin d'assurer une bonne récolte et une longue vie à l'olivier. Ajoutons à cela le système d'irrigation qui peine à voir le jour. Pourtant, en matière d'eau, le problème ne devrait pas se poser avec la mise en service du barrage de Tilesdit. En outre, le conditionnement de l'huile d'olive, au niveau de la wilaya de Bouira, est à ses premiers pas. Le remplissage des bouteilles se fait manuellement. Si la commercialisation de l'huile d'olive au niveau national, se fait sans aucune condition, à vrai dire, sans aucune loi, l'exportation de ce produit impose toute une stratégie de revalorisation. D'ailleurs, la direction des services agricoles compte labelliser l'huile d'olive en répondant aux normes internationales en matière d'exportation. Car, malgré la qualité physico-chimique et organoleptique, le produit éprouve des difficultés à s'exporter en tant que label. La quasi-totalité de l'huile algérienne s'exporte en vrac. Le produit est cédé souvent à des prix dérisoires. De ce point de vue, il est bon de savoir que seule l'huile extra vierge trouve place sur le marché en raison de son acidité inférieure à 0.8. Encore faut-il se présenter sur le marché avec des prix de vente concurrentiels.