Faouzi Chaouchi et Nadir Belhadj risquent de lourdes sanctions. Leur participation au Mondial est incertaine... La Confédération africaine de football s'initie au cinéma égyptien. En effet, la CAF vient de sanctionner l'arbitre béninois Coffi Kodjia. Pour plus d'effet cinématographique, elle l'a suspendu pour une durée indéterminée. En fin de carrière, il a eu droit à une retraire anticipée. Sous forme de pénalité, cette récompense vient à point nommé. Preuve en est, le référé n'a pas été sanctionné pour sa gestion scandaleuse du match Algérie-Egypte. La décision de la CAF a été prise pour une autre raison. Le sifflet béninois, qui était présélectionné en vue du Mondial, paie le fait de ne pas avoir exclu le gardien algérien Faouzi Chaouchi. Ce dernier avait vivement protesté l'exécution, discutable de Halliche, et le penalty accordé à l'Egypte. L'arbitre n'a pas bronché. Et cela a ému au plus haut point l'instance présidée par le Camerounais Issa Hayatou. Plus que l'expulsion abusive du joueur Rafik Halliche, ce caviar servi par M. Kodjia a ouvert une brèche dans la défense des Fennecs. Ce dont ont profité les Pharaons. Le match s'est soldé par une lourde défaite des Algériens sur le score de 4 à 0. Eh oui, il fallait permettre aux Egyptiens de laver l'affront de l'élimination de la Coupe du monde. Aussi, il fallait leur permettre d'aller en finale. Ainsi, le mythe de Oum Eddounia fut brandi. Ce mythe a été renforcé par le sacre africain des Pharaons. Le troisième consécutif du genre. Pour la réussite du film, le scénario fut exécuté à la lettre par la CAF...au grand bonheur de la Fédération égyptienne de football. Pis, cela a été fait sous les yeux amusés de Joseph Blatter, le président de la Fédération internationale de football (Fifa). «L'arbitre Coffi Kodjia a commis beaucoup de fautes qui ont influencé le cours du match», a déclaré Hayatou lors d'une conférence de presse organisée conjointement samedi à Luanda avec le premier responsable de la Fifa. Afin d'impressionner, il a également fustigé l'arbitrage du Sud-Africain Jérôme Damon lors du quart de finale entre l'Egypte et le Cameroun. Lors de cette confrontation, l'arbitre avait accordé un but aux Egyptiens au moment où les Camerounais, menés 2 à 1, avaient l'égalisation au bout du pied. Sur coup franc direct, la balle de Ahmed Hassan avait percuté la barre sans franchir la ligne. L'arbitre l'a vu au fond des filets. Le match s'est soldé par 3 à 1 en faveur des Pharaons. La sélection du pays de Issa Hayatou venait d'être éliminée en quarts de finale de la CAF. Qu'à cela ne tienne, l'Egyptien Mustapha Fahmy, le secrétaire général de l'instance africaine de football, est content. Les choses marchent tellement bien pour lui que les joueurs Faouzi Chaouchi et Nadir Belhadj risquent de rater le prochain Mondial. Expulsés lors du match Algérie-Egypte, ces derniers risquent de lourdes sanctions. L'instance disciplinaire de la CAF se réunira le mois prochain pour statuer sur leur cas. Seront-ils lourdement sanctionnés? Pour le savoir, il faut consulter le calepin de Mustapha Fahmy, le marionnettiste attitré de la Confédération africaine de football dont le siège est, faut-il le rappeler, au Caire. Malgré tout cela, Issa Hayatou, le président de la CAF, a dressé un portrait très flatteur de cette CAN. «La CAF cherche à se couvrir», peste Antoine Bell, l'ancien portier camerounais.