«Le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (Csdr), a décidé de suspendre la Constitution de la 6e République et de dissoudre toutes les institutions qui en sont issues» annonce le porte-parole du Csdr. Un Conseil militaire a annoncé à la radio d'Etat nigérienne la suspension de la Constitution après un coup d'Etat jeudi qui a fait plusieurs morts et blessés, tandis que le président Mamadou Tandja a été «emmené» vers un lieu inconnu, selon des ministres. Le président de la Commission de l'Union africaine (UA), Jean Ping, a «condamné la prise du pouvoir par la force au Niger» et demandé un «retour rapide à l'ordre constitutionnel», selon un communiqué diffusé hier. «Le président de la Commission (de l'UA) condamne la prise du pouvoir par la force intervenue au Niger», indique ce communiqué. «M.Ping suit avec préoccupation les développements de la situation au Niger», poursuit le texte. «Il est en contact étroit avec le président de la Commission de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), ainsi qu'avec d'autres acteurs internationaux concernés». Il a rappelé que les textes de l'UA «condamnent ystématiquement tout changement anticonstitutionnel» et, en conséquence, «la prise de pouvoir par la force intervenue au Niger». Le chef de l'exécutif de l'UA a demandé en conséquence «le retour rapide à l'ordre constitutionnel». Lors de son sommet fin janvier à Addis Abeba, l'Union africaine avait «exhorté les parties nigériennes à poursuivre le dialogue pour régler la crise dans leur pays». La Cédéao a entamé une médiation qui n'a pas abouti. Jeudi soir, le commissaire à la paix et la sécurité de l'UA, Ramdane Lamamra, avait rappelé la position de principe de l'organisation continentale relative aux coups d'Etat. «L'UA condamne l'usage de la violence pour tout changement de pouvoir politique, pour le Niger comme pour les autres pays (...) Il n'y a pas de bon ou de mauvais coup d'Etat. Tous sont mauvais», avait-il déclaré.