Cette manifestation était dédiée à Ould Abderrahmane Abdelkader dit Kaki, Benabdelhalim dit Si Djilali et Belmokadem Abdelkader. L'association El Ichara et la coopérative El Kanki ont rendu, samedi dernier, un vibrant hommage aux ténors mostaganémois du 4e art, en l'occurrence Ould Abderrahmane Abdelkader dit Kaki, Benabdelhalim dit Si Djilali et Belmokadem Abdelkader. Cette initiative, marquée par la présence de nombreuses personnalités culturelles et artistiques locales, a donné lieu à la présentation de la pièce 132 ans de Ould Abderrahmane Kaki qui a été interprétée par des élèves de l'association El Ichara. Cette oeuvre traitant des différentes époques de l'histoire de l'Algérie et des résistances populaires à l'ère du colonialisme, reproduit les hauts faits de la glorieuse guerre de Libération, ses symboles et ses chouhada. Des récitals poétiques sur la Révolution algérienne et un poème de Hocine Benaïssa louant les qualités et l'oeuvre de ces trois géants du théâtre mostaganémois ont figuré également au programme de cet hommage. L'artiste Mezadja Belkacem (73 ans) a évoqué Ould Abderrahmane Kaki, qui fut un de ses compagnants du 4e art ayant interprété plusieurs rôles dans ses pièces, est considéré comme l'un des piliers du théâtre algérien. Il était un fin connaisseur du théâtre universel et innovateur excellant dans la reproduction de la réalité et l'évolution historique de la société algérienne dans les oeuvres théâtrales qu'il a produites tout au long de sa carrière, a-t-il affirmé, en appelant à l'écriture du répertoire de cet homme de théâtre pour les générations montantes. Le professeur Benchehida Bendehiba de l'université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaganem a insisté, pour sa part, sur la nécessité d'écrire l'histoire culturelle et artistique locale dans différentes disciplines telles le théâtre, la littérature, le chant bédouin, la chanson andalouse, les arts plastiques, et de mettre la lumière sur les piliers de chaque domaine afin de préserver la mémoire culturelle de la wilaya de Mostaganem. Le président de la coopérative El Kanki et commissaire du Festival national du théâtre amateur a souligné, lors de cet hommage organisé à l'occasion de la commémoration du 15e anniversaire de la mort d'un des symboles du théâtre algérien, Ould Abderrahmane Kaki et de la Journée nationale du chahid, que ces trois dramaturges ont écrit en lettres d'or l'histoire du théâtre amateur et professionnel en Algérie et de ses gloires. M.Djamel Bensabeur a ajouté que ces trois hommes du théâtre ont laissé leur empreinte dans les différents oeuvres théâtrales en Algérie, considérant Kaki (1934-1995) comme l'un des plus prestigieux hommes du théâtre du point de vue scénario et réalisation, en rappelant qu'il était un des créateurs de la «halqa» du «goual» et du «meddah» dans le théâtre algérien. L'artiste Ould Abderrahmane Kaki, fils du vieux quartier Tijditt dans la banlieue de Mostaganem, a oeuvré à l'authentification du théâtre dans l'oralité du terroir de la société algérienne. Parmi ses oeuvres les plus connues: 132 ans, Diwan el garagouz, El guerrab oua salihine, chaâb Ellil, Beni Kelboun et Koul ouahed oua hekmou. L'acteur et metteur en scène et dramaturge, Benabdelhalim (Si Djilali), qui mourut à la fin des années soixante-dix à l'âge de 66 ans, fut le fondateur du plus ancien festival en Afrique et du monde arabe, le Festival national du théâtre amateur, qui a vu le jour en 1964, a indiqué le même responsable. L'acteur Belmokadem Abdelkader, décédé le 18 janvier dernier à l'âge de 76 ans, fut aussi, selon Djamel Bensabeur, un autre pilier du théâtre algérien et un acteur professionnel du Théâtre national d'Alger (TNA) et du Théâtre régional d'Oran (TRO). Il fut aussi l'un des compagnons de Kaki en réalisant ensemble, durant 40 ans, des oeuvres théâtrales, jouant dans les pièces Garagouz, Africa et El guerrab oua salihine. Il avait interprété le rôle principal du «guerrab» (colporteur d'eau) et des rôles de cinéma dans des téléfilms, notamment celui de «Amar Benguella».