Les enseignants affiliés au Cnapest ont affiché clairement leur refus de reprendre les cours au risque de radicaliser leur mouvement et ce, à travers la tenue de marches et de sit-in. Malgré la pluie battante et les menaces graves qui s'abattent sur eux, plusieurs délégués de wilaya ont marqué leur présence hier à la maison des syndicats autonomes, à Alger. Pas moins de 40 wilayas ont participé aux travaux de session du conseil national, l'instance délibérante du Cnapest. Très attendue, la rencontre qui devait statuer sur la poursuite ou le gel de la grève est scindée en deux parties: une session ouverte et une autre à huis clos. Les travaux de la session ouverte ont été précédés par la réunion des 13 membres du bureau national. Deux points ont été introduits à l'ordre du jour de la première session: la lecture et l'adoption du rapport du bureau national et la présentation des comptes rendus des conseils de wilaya. Dans ce contexte, il est relevé que 17 conseils de wilaya plus les circonscriptions d'Alger-Centre et Alger-Ouest ont opté pour la poursuite de la grève tandis que celle d'Alger-Est et 22 autres wilayas ont opté pour le gel de la grève. Cependant, aucune tendance franche et claire ne s'est dessinée à la lumière des comptes rendus, selon l'avis même du coordinateur national du Cnapest, Larbi Nouar. «Plusieurs paramètres dont les menaces de radiation et de dissolution du syndicat ainsi que l'issue des débats de la session bloquée du conseil national seront pris en compte», a souligné le même responsable. Toutefois, sans exception, les coordinateurs de wilaya ont affirmé la soumission de leurs conseils respectifs à la décision du conseil national. Les plus déterminés ont affiché clairement leur refus de reprendre les cours et ce, jusqu'à la satisfaction de leurs revendications, y compris une radicalisation de leur mouvement à travers la tenue des marches et sit-in. Les autres wilayas ayant opté pour l'arrêt de la grève, conditionnent la reprise des cours par le boycott administratif, l'engagement des poursuites judiciaires contre le ministre de tutelle et son secrétaire général ainsi que la substitution de la grève renouvelable par d'autres formes de lutte, et la saisine des organisations internationales telles l'OIT et le BIT. Par ailleurs, il a été noté une baisse légère du taux de participation à la grève durant la journée du dimanche dernier en raison des multiples pressions subies par les enseignants. Rencontrés hier, plusieurs enseignants, notamment ceux de l'intérieur du pays, ont dénoncé les entraves qui les empêchent de tenir des réunions et dont ils ont fait l'objet et autres intimidations proférées à leur encontre par les responsables des établissements. Enfin, à l'heure où nous mettons sous presse, l'issue réservée à la décision de maintien ou cessation de la grève n'est pas encore connue. Jusqu'à la fin de l'après-midi d'hier, le résultat des délibérations du conseil national du Cnapest n'était pas encore tombé.