Il avait déjà assumé les mêmes fonctions lors des élections législatives. Saïd Bouchaïr a été officiellement nommé, hier, par le Président de la République, coordonnateur de la Commission politique nationale de surveillance des élections locales (Cpnsel). Cette désignation, qui a eu lieu lors de la cérémonie consacrée à l'installation de la Cpnsel, et présidée par Abdelaziz Bouteflika, est, dans une certaine mesure, une autre consécration pour Bouchaïr, qui avait déjà assumé les mêmes fonctions lors des élections législatives du 30 mai dernier. Agé de 57 ans, titulaire d'un doctorat en sciences juridiques, et d'un DES en droit public, ce père de deux enfants, plutôt discret, a été professeur de droit à l'Université d'Alger, et a publié plusieurs ouvrages juridiques et universitaires. Il a assuré, en outre, plusieurs hautes fonctions au sein de l'Etat, notamment de secrétaire général du gouvernement entre le 4 septembre 1993 et le 15 avril 1994. Mais le poste le plus éminent qu'il a occupé a été celui de président du Conseil constitutionnel, à partir de 1995. Après avoir été président de la Commission politique nationale de la surveillance des élections législatives, Bouchaïr sera réellement confronté à l'impérieuse obligation de faire en sorte que les locales (APC/APW) ne soient pas entachées d'irrégularités massives. Les prochaines élections mettent en valeur plus de passion, plus de subjectivité et plus de sentiments. La proximité de l'électorat de ses communes et l'implication d'observateurs des partis - comme ce fut le cas à chaque échéance électorale - auront assez de poids pour faire dériver le cours normal du scrutin. La fraude massive qui a caractérisé les locales de 1997 a eu des effets dévastateurs sur la gestion des cités et communes, avec le nombre très élevé (une humiliation humanitaire et politique) d'élus écroués, mis en examen ou révoqués en raison de leur gestion frauduleuse. Bouchaïr est justement appelé à faire cesser cette hécatombe qui a touché de plein fouet la première institution de l'Etat. A lui de trouver les mécanismes nécessaires, les articulations qu'il faut et les procédures adéquates pour faire oublier la parodie des élections de 1997. Bouchaïr sera-t-il l'homme de la situation?