Le public de la cinémathèque d'Oran s'est montré impressionné par l'originalité du court-métrage Logorama, présenté lundi après-midi en avant-première algérienne alors qu'il vient d'être récompensé du prestigieux Oscar du meilleur film d'animation. Ce film de 16 minutes «exprime drôlement bien le malaise que l'on ressent en son for intérieur face à l'invasion des batailles publicitaires en milieu urbain», ont confié des spectateurs tout en se félicitant du cataclysme réservé par les auteurs à toutes les marques. La projection de Logorama intervient dans le cadre de la présentation du best-of de la dernière édition du Festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand (France), à l'initiative du Centre culturel français et du Centre algérien de la cinématographie. Cette oeuvre qui a nécessité plus de cinq années de travail a été réalisée par une équipe française de professionnels en effets spéciaux ayant à leur actif la conception de clips de chansons célèbres, notamment. Le public oranais a eu droit à cette occasion à la version originale de Logorama (en anglais) sous-titrée en français, où plusieurs personnalités artistiques prêtent leurs voix aux personnages, parmi lesquelles David Fincher, réalisateur de films de fiction tels Alien 3 et Panic Room. Logorama raconte, par un dessin animé, une histoire du genre action mettant en scène les protagonistes classiques tels les policiers, le malfaiteur, les otages et les passants, chacun d'entre eux étant conçu selon les formes et les couleurs des logos ou mascottes des multiples produits de consommation. Les produits les plus connus au monde, de sandwichs, boissons, dentifrices ou tabacs, occupent une place «privilégiée» dans ce court-métrage qui a pour théâtre la cité de New York où toutes les constructions renvoient elles aussi aux géants de la consommation. Alors que la bataille entre les différentes mascottes fait rage dans le milieu urbain, l'histoire s'achève par un tremblement de terre de grande ampleur qui engloutit ou expédie haut dans le ciel tous les logos. Le public de la cinémathèque d'Oran a été également convié à quatre autres projections de films primés au dernier Festival international de Clermont-Ferrand, intitulés Comme le temps passe, Dounouia, Une vie et Annie de Francia. Interrogé quant à l'utilisation de l'image de ces marques sans l'autorisation de leurs propriétaires, M.Ludovic Chavarot a fait savoir qu'aucune plainte n'a été déposée à l'encontre de la société de production, sachant qu'il ne s'agit pas d'une oeuvre commerciale. Ce festival qui met en compétition chaque année une centaine d'auteurs parmi un millier de candidats a vu, durant sa dernière édition, la participation du réalisateur algérien, Abdenour Ziani, qui a participé en compétition officielle avec un documentaire de 13 minutes intitulé Fatah, du nom d'un artiste-peintre du pays. La présentation de ces oeuvres a également permis au consultant en cinéma algérien M.El Hadj Bensalah d'exprimer le souhait de voir relancer la fête du court-métrage qu'abritait la capitale de l'Ouest dans les années 1980.