Pas moins de 39 communes, sur les 52 que compte cette wilaya, ont pris part aux travaux de cette rencontre. Le conclave ordinaire de la coordination intercommunale de Béjaïa ouvert dans la nuit de jeudi à ven- dredi à Tinebdar, a connu une participation record, jamais enregistrée par cette structure du mouvement citoyen depuis les événements sanglants qu'a connus la région de Basse Kabylie. Pas moins de 39 communes sur les 52 que compte la wilaya de Béjaïa, ont pris part aux travaux de cette rencontre consacrée essentiellement au bilan des actions de proximité initiées quotidiennement depuis plus de vingt jours et les perspectives d'actions à soumettre durant le conclave de l'interwilayas qui aura lieu le week-end prochain à Semaoun dans la vallée de la Soummam. Le conclave de Tinebdar a eu, il faut le dire, le mérite de clarifier les intentions des uns et des autres par rapport au prochain scrutin de proximité. Au-delà du rejet qui est confirmé, il y a lieu de noter que la tendance pour «l'empêchement du scrutin» s'est précisée davantage. La teneur du discours prononcé dans les différents meetings par les animateurs est consolidée par celui développé par les différents intervenants plaidant, dans leur majorité, pour un «remake» du 30 mai. Si pour l'heure, on préfère parler de «rééditer le 30 mai», c'est tout simplement pour dire: «On ne change pas les modalités de rejet qui ont abouti à un succès.» Le ton tranchant et menaçant des nombreux intervenants ne peut être qu'un prélude à une reconduction des mêmes méthodes de rejet ayant prévalu un certain 30 mai. L'évolution radicale des propos des animateurs dans leurs mises en demeure à l'endroit des participants témoigne «d'un affolement» né principalement de la confirmation non seulement de la participation du FFS, mais aussi de la tenue quasi certaine du scrutin du 10 octobre. D'où cette tendance très lourde favorable à un «empêchement», qui ne dit pas encore son nom, eu égard aux actions retenues pour la concrétisation du rejet. En effet, la CICB partira au conclave de l'interwilayas avec pour bagages une batterie d'actions dont le mois qu'on puisse dire, tend vers la radicalisation. «Le zéro vote» semble être l'objectif à atteindre à travers les actions synchronisées dans les chefs-lieux de communes le jour de l'ouverture de la campagne électorale officielle, l'arrêt de la circulation automobile le jour du scrutin, et une action d'envergure nationale le cinq octobre prochain. Signalons aussi cette volonté de mettre à l'abri les écoliers. Les débats ont abouti à la nécessité que l'interwilayas leur adresse une lettre, comme ce fut le cas l'année dernière. La réussite de la commission de sages, installée lors du dernier conclave pour ramener à la raison les coordinations dissidentes, s'est aussi illustrée par la présence de ces dernières. Ali Gherbi était également au rendez-vous, mais symboliquement puisqu'il n'est resté que quelques instants. Le temps des conclaves semble être dépassé pour cette figure de proue du mouvement citoyen qui continue, non sans grande volonté, à annoncer «la satisfaction imminente de la plate-forme d'El-Kseur». Dans une déclaration sanctionnant les travaux de ce conclave, les délégués de la CICB disent «faire la démonstration à travers les actions de proximité de l'adhésion massive de la population au mot d'ordre de rejet des élections par lesquelles le pouvoir continue d'occulter la volonté populaire par la mise en place d'institutions sans prérogatives». Dans le même document, la CICB dénonce «la connivence de l'administration avec les parties en lice...annonçant de fait une fraude massive en vue de masquer le rejet effectif et inévitable». Tout en rendant hommage aux citoyens et délégués qui sont restés fidèles au mouvement, la CICB appelle à la conscience des candidats encore en lice «à la raison en se retirant des listes».