Toute la planète serait déstabilisée sur le plan économique et sécuritaire si le nuage volcanique venait à couvrir la Méditerranée. Les scientifiques développant le scénario catastrophiste posent déjà la question: et si le nuage couvrait toute la planète? Dans ce cas, il ne s'agirait plus de perturbation du trafic aérien, ni même de dérèglement du système économique mondial. Tout simplement, ce serait la vie sur notre planète terre qui serait en danger. Bien évidemment, cela dépendra de l'évolution du nuage qui couvre, actuellement, la quasi-totalité de l'Europe. En revanche, une autre vision scientifique reste optimiste à ce sujet. «Une telle probabilité est à écarter», a affirmé, hier, le Pr Hamou Djellit, chef de département Etude et surveillance au Craag (Centre de recherches en astronomie, astrophysique et géophysique). «Le problème est que ce volcan est situé sous une masse glaciale importante», a précisé M.Djellit. Selon ce chercheur, les particules projetées contiennent de l'acide sulfurique. Le contact de cette matière chimique avec l'eau provoque des explosions. L'éruption qui s'ensuit provoque l'évaporation de la glace. Cela donne une éjection de 8 à 10 kilomètres. Laquelle éjection accompagne. Tout cela explique la formation de l'actuel nuage de cendres volcaniques. La dispersion de ce nuage dépend des conditions météorologiques. Si les vents sont favorables, la nuée couvrira le Bassin méditerranéen. En d'autres termes, cette cendre pourrait couvrir, également, le ciel algérien. «D'ici la fin de cette semaine, rien n'indique que ce nuage arrivera en Algérie. Les prévisions indiquent des conditions météorologiques stables. Il y aura du beau temps dans les quatre jours à venir», a affirmé Anbar, chargé de communication de l'Office national de la météorologie. Au-delà, il est fort à craindre que cette poussière volcanique altère le beau temps annoncé. Plus alerte, M.Anbar a averti que si le nuage couvre le Bassin méditerranéen, le monde entier sera bouleversé sur le plan économique et sécuritaire. A long terme, ce nuage peut provoquer une baisse importante de la température globale du globe, surtout s'il fait écran aux rayons du soleil. Sur le plan sanitaire, les cendres sont nocives pour les populations, proches de l'éruption, indiquent les spécialistes. «Elles provoquent un empoussièrement des voies respiratoires. Surtout que les particules contiennent des gaz nocifs, à l'exemple du soufre et du dioxyde de carbone», a déclaré, hier, le Dr Kheloui, pneumo-phtisiologue. Pour la population algérienne, le risque est minime. «Les particules vont se solidifier. Elles tomberont sous l'effet de leur poids et de la pluie. Par ailleurs, les gaz se disperseront dans l'atmosphère», a encore rassuré le Dr Kheloui. Cependant, les spécialistes demeurent vigilants sur cette question. Actuellement, les cendres se situent entre 5000 et 8000 mètres d'altitude. Si les particules sont fines, elles affecteront les poumons lorsque elles descendront à un niveau respirable par l'être humain. Au demeurant, ce nuage déstabilise fortement le trafic aérien. Et pour cause, les poussières peuvent endommager les moteurs et les fuselages de l'avion. Une autre source d'inquiétude: la durée de l'éruption volcanique. A ce titre, assiste-t-on au commencement d'un hiver de poussière? Il y a 65 millions d'années, une extinction d'espèces biologiques s'est produite à cause de ce phénomène. A ce propos, deux hypothèses ont été avancées par les scientifiques. «La première évoque une gigantesque éruption volcanique. La seconde avance l'idée d'un météorite qui aurait percuté la Terre provoquant un nuage de poussière. Dans les deux cas, il y a eu un hiver de poussière qui a altéré l'atmosphère provoquant, ainsi, l'extinction de certaines espèces, notamment, les dinosaures», a affirmé le Pr Djellit. Ce dernier estime qu'un remake de ce phénomène n'est pas à envisager.