C'est la première fois que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière prend les devants. L'Algérie devra se procurer 2.200.000 doses de vaccin contre la grippe saisonnière, a déclaré jeudi à Alger le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Saïd Barkat. Ce lot de vaccins est destiné à couvrir le tiers de la population exposée au virus, a précisé Saïd Barkat qui répondait à une question d'un membre du Conseil de la Nation sur les dispositions à prendre en prévision de la grippe saisonnière. Le ministre a souligné que l'Algérie devra se procurer ce lot de doses de vaccin qui «sera fabriqué après apparition et identification du virus», ajoutant comme précision que «ces doses permettront de couvrir 35% de la population atteinte du virus». Donnant de plus amples informations, Barkat a indiqué que «la commission d'experts, installée suite à l'apparition du virus H1N1, a avancé trois éventualités quant aux mesures devant être prises pour faire face à la grippe saisonnière selon la virulence du virus». Soulignant que 1.800.000 doses seront destinées aux enfants, soit quelque 82% du total, Saïd Barkat a assuré que le vaccin sera disponible au niveau des services hospitaliers et pharmacies. Concernant les campagnes de vaccination contre la tuberculose et l'hépatite, le ministre a indiqué qu'elles se poursuivront et que 98% des enfants ont été concernés. Il rappellera que la vaccination contre l'hépatite virale de type «B» est obligatoire dès le premier mois après la naissance. Il a insisté à ce propos, sur le respect strict des règles d'hygiène et la stérilisation du matériel médical. Pourtant, l'association SOS Hépatite Algérie ne cesse de clamer haut et fort que «les examens de sérologie du sang pour les malades atteints d'hépatites B et C n'ont pas été effectués depuis plus de huit mois». Faut-il rappeler que l'année dernière le vaccin contre la grippe saisonnière n'était pas disponible au niveau des pharmacies et des officines. La campagne de vaccination qui avait débuté à la mi-novembre 2009 n'avait duré que trois jours. Elle avait, semble-t-il, suscité plus de mécontentement et de confusion que les responsables du département ne l'assuraient alors. Le ratage de la campagne 2009, préjudiciable pour la santé de la population, va-t-elle se répéter cette année et sommes-nous en droit de nous en inquiéter? L'Etat est-il en mesure d'assurer la couverture de toute la population, les personnes vulnérables comme les enfants, les personnes âgées et les malades chroniques? Dans un autre registre, relatif aux employés administratifs contractuels du secteur de la santé, le ministre a déclaré qu'«à ce jour, aucun employé n'a été licencié». «Le secteur, a-t-il encore dit, a veillé, avec le concours du ministère des Finances, à proroger leurs contrats et assurer leurs salaires jusqu'au 31 décembre dernier et d'autres procédures sont en cours à l'effet de renouveler ces contrats pour cette année». S'agissant enfin du segment paramédical, le ministre a reconnu et regretté qu'un «déficit notoire est constaté aussi bien dans le secteur public que privé».