La cérémonie de clôture de la Semaine de l'amazighité a eu lieu vendredi dernier, durant l'après-midi, dans un climat festif. Dans une salle archicomble, l'ensemble des participants à cette semaine culturelle riche et variée ont été honorés par la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou. Placée sous le slogan de la production de livre et de la production audiovisuelle, cette Semaine de l'amazighité a été un vrai succès compte tenu de l'affluence remarquable du public et de la richesse des débats. On déplorera toutefois que le gala de clôture n'ait pas eu lieu car le public de Tizi Ouzou, particulièrement les jeunes, est friand de spectacles artistiques surtout quand il s'agit de jeunes chanteurs qui animent la scène. Lors de la cérémonie de clôture, une pièce de théâtre animée par la troupe Jean-Sénac de Marseille a été fortement applaudie par le public. Il s'agit de la pièce La Cité du Soleil, écrite par Mouloud Mammeri. La Semaine de l'amazighité de cette année a été l'occasion de rendre un hommage mérité à un grand militant de la cause berbère et de la démocratie qui a quitté les siens prématurément: Mustapha Bacha. Mustapha Bacha, originaire de Tassaft, a mis le pied à l'étrier du militantisme dès l'université où il suivait des études en sciences économiques. Il créa un collectif culturel dont il était le principal animateur. L'objectif de ce collectif consistait à assurer le mouvement du développement universitaire de la jeunesse. Mustapha Bacha a été l'un des instigateurs principaux de la marche des étudiants du 7 avril 1980 à Alger. Il avait 23 ans à l'époque et a été arrêté avec ses compagnons et incarcéré à la prison de Berrouaghia. Il y passa trois mois. A sa libération, il participa au premier séminaire du Mouvement culturel berbère à Yakouren. Il est arrêté de nouveau en 1981 à l'occasion de la Journée nationale de l'étudiant. Il demeura aux arrêts pendant une année. Il investit par la suite le mouvement syndical au sein de l'entreprise où il travaillait, l'Eniem de Oued Aïssi. Il participa à la création du RCD en 1989. Il est décédé le 8 août 1994 d'un arrêt cardiaque. C'est donc une excellente initiative que d'avoir pensé marquer une halte pour se souvenir de ce militant qui a contribué avec tant d'autres à la renaissance de l'identité amazighe en Algérie. La Semaine de l'amazighité s'est poursuivie après la journée du 20 avril. Elle a été enrichie par la participation de la troupe de théâtre de l'association Numédia d'Oran. Cette dernière a présenté sa pièce Anegaru ad yer taburt. Il s'agit d'une pièce engagée où la culture algérienne, et la culture berbère en particulier, est revisitée. Le texte de la pièce de théâtre fait appel à des hommes de culture algériens libres qui ont exprimé leurs idées à l'époque du parti unique où, dire ce qu'on pensait, conduisait inéluctablement en prison. Puis, c'était au tour de Mohamed Brahim Salhi de dédicacer son livre Algérie, identité et citoyenneté avant d'animer une communication autour du même thème. Abdennour Abdesselam et Saïd Chemakh ont également animé deux conférences qui ont enrichi le débat autour de l'histoire du combat identitaire mais aussi et surtout sur les perspectives. La Semaine de l'amazighité est enrichissante et elle gagnerait à être organisée régulièrement durant l'année et non pas seulement à l'occasion de l'anniversaire du Printemps berbère. Aussi, la direction de la culture devrait initier la publication et la diffusion des conférences ainsi que le contenu des débats qui succèdent à ces communications car ils permettront incontestablement de faire avancer la réhabilitation de l'amazighité. En tout cas, plus que ne le font les marches.