Avant-hier, ses camarades, amis et fans ont eu une pieuse pensée en sa mémoire. Il y a un peu plus d'une année que disparaissait Mustapha Achouche. De l'écriture de poèmes à la gestion du Club des poètes de la wilaya de Béjaïa, son activité était dense. Celui qui voulait le voir, l'écouter, n'avait qu'à se rendre à la Maison de la culture de Béjaïa. C'était là qu'il aimait passer son temps avec ses camarades poètes et autres hommes de culture, jusqu'à un certain 25 avril, jour de son décès à la suite d'une maladie qui ne pardonne pas. C'était un poète connu de tous. Avant-hier, ses camarades, amis et fans ont eu une pieuse pensée en sa mémoire. Il repose depuis un an au cimetière de son village dans la commune de Tifra. Le village M'zid du douar Ikedjan dans la commune de Tifra se souvient encore de son enterrement. Le Club des poètes de Béjaïa s'était associé avec les villageois pour lui rendre un dernier hommage. Depuis, un vide s'est installé. L'absence se fait encore sentir au siège du club et dans le village. Le poète, ses vers et ses paroles manquent à tous. «Je me souviendrai toujours de sa façon de saluer tout le monde par des vers, toujours nouveaux», se remémore Hamid, un ami du club. Comme lui tous ceux qui l'ont connu n'ont pas oublié l'homme et tout ce qu'il était. Sensible, rêveur et surtout plein d'espoir, même s‘il se savait malade. Ses amis racontent encore les projets qui lui tenaient à coeur. La pérennisation du club, son ouverture aux poètes en herbe, l'écriture de recueils de poésie, bref, tout un programme qui n'avait de valeur que celui de réhabiliter la poésie kabyle. Pour lui, c'était la meilleure manière de défendre la cause identitaire. Ayant milité dans les partis politiques, le défunt s'était rendu compte finalement, que seule la production littéraire peut promouvoir la culture kabyle. Or, la poésie est la forme la plus indiquée pour cela. C'est à cet effet, qu'il avait très tôt pensé au lancement du Club des poètes avec de nombreux camarades. Né le 11 juin 1951 au village M'zid, Mustapha devenait très rapidement un poète en herbe. Il avait à peine six ans lorsque son père tombait au champ d'honneur. C'est en 1957, en pleine guerre de Libération. Tout petit, il fuira de force son village natal à l'instar de tous les villageois pour se réfugier au village Tighilt Taouraght. Ce n'est qu'à l'Indépendance que le poète retrouvera son village pour entrer de plain-pied dans la vie active. Il fallait subvenir aux besoins de la famille. Paysan, il deviendra par la suite agent de sécurité pour exercer quatre ans durant au CHU Mustapha-Bacha, à Alger.L'éloignement de sa famille le contraindra rapidement à rejoindre sa région de basse Kabylie.A l'usine Sonitex de Remila, à Sidi Aïch, actuellement Alfaditex il continuera à travailler jusqu'en 1991. A partir de cette année, il deviendra épicier au village, restaurateur à Béjaïa puis à Sidi Aïch. Mais c'est incontestablement à l'âge de 19 ans que le défunt entreprend de rédiger ses premiers poèmes: les affres de vie, l'amour, l'orphelinat tout y est. En 2006, il monte sur la scène à la Maison de la culture de Béjaïa. Et ce fut ce jour-là que le public a découvert le talent caché de celui qui sera par la suite très suivi partout où il passe. De gala en gala, de fête en fête, Mustapha ne ratera aucun rendez-vous pour déclamer ses vers. Avec un groupe d'artistes de Béjaïa, il fondera le premier Club de poètes de Béjaïa. Partant, il se livrera corps et âme aux rencontres poétiques et aux multiples récitals, devenant un fidèle de tous les festivals. Il contribuera longtemps à la promotion de la poésie avant que la mort ne l'emporte. C'était à la suite d'une longue maladie que Mustapha Achouche rendit l'âme un 25 avril 2009. Mustapha quittait les siens, ses amis et ce monde. Il avait alors 58 ans. Il laissa un trésor de poèmes pour les générations futures qui ne le connaîtront que par ses mots comme Si Mohand U M'hand et bien d'autres qui ne sont plus de ce monde, mais dont le nom résonnera encore longtemps.