Les pourparlers indirects, qui prendront la forme de navettes de M.Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington, sont censés durer quatre mois. L'émissaire américain pour le Proche-Orient George Mitchell a commencé hier une nouvelle mission pour préparer le prochain lancement des pourparlers indirects entre Israéliens et Palestiniens après des mois de blocage. La reprise du difficile dialogue israélo-palestinien est attendue dans les prochains jours après le feu vert donné samedi par la Ligue arabe au président palestinien Mahmoud Abbas pour des négociations indirectes, dites de «proximité», sous l'égide de M.Mitchell. Les pourparlers indirects, qui prendront la forme de navettes de M.Mitchell entre Jérusalem, Ramallah et Washington, sont censés durer quatre mois. En guise de préparatifs, le président américain Barack Obama a eu lundi une conversation téléphonique de 20 minutes avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. «Ils se sont entretenus du processus de paix et des discussions de proximité qui doivent débuter très vite», a indiqué un porte-parole de M.Netanyahu. Selon l'ambassade des Etats-Unis, George Mitchell devait s'entretenir hier avec les membres de son équipe. Il rencontrera aujourd'hui M.Netanyahu et doit s'entretenir vendredi avec Mahmoud Abbas à Ramallah en Cisjordanie occupée. Le président Abbas effectue actuellement une tournée régionale, hier en Arabie Saoudite et aujourd'hui en Egypte, où il s'entretiendra avec le président égyptien Hosni Moubarak avant de regagner Ramallah. Lundi, M.Netanyahu avait lui aussi eu des entretiens avec le président Moubarak à Charm el-Cheikh sur la mer Rouge. Les deux dirigeants ont «examiné les derniers développements ainsi que les efforts égyptiens et internationaux visant à préparer le terrain pour des pourparlers indirects entre Palestiniens et Israéliens en vue d'une solution à deux Etats», a simplement indiqué l'agence de presse égyptienne Mena. Les Palestiniens doivent officiellement donner leur aval au lancement des négociations indirectes à l'occasion d'une réunion du comité exécutif de l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) samedi à Ramallah. Selon les médias israéliens, M.Netanyahu n'a pas l'intention de nommer une équipe spéciale de négociateurs pour ne pas, dit-on, favoriser des fuites à la presse. Les discussions du côté israélien seront conduites par Yitzhak Molho, un avocat proche du Premier ministre. La plupart des commentateurs israéliens se montrent pessimistes sur les chances d'une percée diplomatique. Sur le fond, près de 17 ans après les accords de paix d'Oslo - négociés eux directement et secrètement entre les parties-, des divergences capitales persistent sur les dossiers clefs: tracé des frontières du futur Etat palestinien, statut de Jérusalem, avenir des colonies juives de Cisjordanie et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Pour le quotidien anglophone de droite Jerusalem Post, les «attentes sont à ces points limitées que tout succès constituerait une véritable surprise». Malgré les pressions exercées par les Etats-Unis, M.Netanyahu s'est refusé pour le moment à annoncer publiquement un gel de la construction réclamé par les Palestiniens dans les quartiers arabes de Jérusalem-Est occupée, dont l'annexion par Israël en 1967 n'a jamais été reconnue par la communauté internationale, ni par l'ONU. La dernière tentative américaine de relancer un dialogue, en mars, avait précisément échoué en raison de l'annonce d'un projet controversé de construire 1600 logements israéliens à Jérusalem-Est occupée.