Cette décision a été prise en raison de la présence d'indus bénéficiaires sur la liste. Le squat des habitations dépasse tout entendement. Même le vieux bâti n'échappe pas à ce phénomène, entravant le relogement d'environ 200 familles. Ces dernières devaient rejoindre, hier, leurs nouveaux domiciles. En effet, l'opération de leur relogement a été reportée à la semaine prochaine, apprend-on de sources proches du dossier. «Il faut éviter les surprises de dernière minute et l'intrusion des indus-bénéficiaires qui faussent tous les calculs», ont indiqué les mêmes sources ajoutant qu'«une autre enquête sera diligentée pour dénicher les faux bénéficiaires». La question a été soulevée par plusieurs demandeurs du quartier populaire de Derb, en mettant en garde contre tout dérapage d'autant, soutiennent-ils, que la première liste comprenait des noms de familles ayant bénéficié de logements sociaux. En outre, le quota réservé au relogement des familles dont les habitations menacent ruine, est de quelque 1000 unités. A ces facteurs viennent se greffer l'empressement du wali d'Oran qui continue à mettre l'accent sur la nécessité de transférer le maximum de familles menacées par les effondrements vers de nouvelles habitations. Dans sa dernière déclaration, le wali d'Oran a annoncé le relogement de 200 familles chaque mois. De quoi aiguiser l'appétit des familles peu scrupuleuses. Selon les dires des responsables en charge du relogement des occupants du vieux bâti, la manigance a toujours posé problème compte tenu de sa généralisation. «Plusieurs familles ayant bénéficié de logements dans les programmes précédents se sont portées candidates dans d'autres programmes en squattant les habitations qu'elles ont quittées quelques mois auparavant», ont indiqué les mêmes sources. Pour ce faire, ces familles n'ont pas trouvé mieux que de revenir à leurs anciennes habitations dans le but de faire partie du prochain recensement et de ce fait bénéficier d'une autre habitation qu'ils pourront revendre à leur guise. «La tricherie a été déjouée à plusieurs reprises», indique-t-on, cependant «faute d'appareils et mécanismes permettant de réprimer ces pratiques, elles reviennent comme un refrain à l'approche de chaque opération de recasement». Plusieurs habitants du quartier Derb, qui ont salué le réveil même tardif des responsables en charge de leur relogement, interpellent ces derniers afin de chasser les indus occupants du vieux bâti. A Oran, tous les coups sont permis. Les chemins qui mènent à une nouvelle habitation sont jonchés de coups bas et peaux de banane. Rendus à l'évidence, les responsables en charge du relogement sont en passe de mettre en place de nouveaux mécanismes. Les actions envisagées seront radicales. Désormais, les vieilles habitations vidées de leurs occupants seront rasées et tout «ré-occupant» est passible de poursuites judiciaires. A ce sujet, on apprend que la municipalité a sollicité le Trésor public en vue d'obtenir une subvention de 5 milliards de centimes pour raser les habitations évacuées.