Les créances détenues auprès de 24 municipalités s' élèvent à 36 milliards de centimes. Les services commerciaux de Sonelgaz d'Oran sont plus que décidés à passer au recouvrement de leurs créances datant de plusieurs années, auprès de leurs clients potentiels dont, notamment les municipalités. Au moins 24 communes, redevables d'un montant dépassant 36 milliards de centimes, représentant 30% des créances globales de Sonelgaz, sont concernées par la dernière mesure prise et mise en oeuvre par les services commerciaux de la société, apprend-on auprès des sources proches du dossier. Dans un rapport, Sonelgaz a alerté les services de l'administration locale de la wilaya d'Oran sur le contentieux Sonelgaz-municipalités, sommant cette dernière à régler les redevances énumérées, dans un délai d'une trentaine de jours. Faute de quoi, des mesures radicales seront annoncées dont les coupures systématiques de l'alimentation en électricité, ont ajouté les mêmes sources. De son côté, l'administration locale n'est pas restée indifférente à la problématique posée par l'entreprise considérée puisqu'elle s'est engagée à procéder au règlement desdites redevances dans le prochain budget complémentaire. Ces municipalités expliquent le retard accusé dans le paiement, par leur déficit budgétaire faute de ressources financières locales puisque s'appuyant essentiellement sur l'enveloppe budgétaire ordinaire et les subventions allouées par l'Etat. La consommation de l'électricité, qui prend plusieurs formes, se généralise à Oran tandis que le recouvrement des factures constitue un véritable casse-tête pour les agents de Sonelgaz, faute d'interlocuteurs. «Dans plusieurs cas, les services commerciaux ne savent plus à qui s'adresser quoique les choses sont claires», indique-t-on, avant d'ajouter que «dans quelques situations, certains responsables rejettent carrément les factures sous le fallacieux prétexte que le paiement de certaines d'entre elles revient aux directions exécutives». Le cas des pouponnières, établissements scolaires, maisons de jeunes, bibliothèques municipales, l'éclairage public et quelques mosquées de quartiers appelées dans le jargon local les «moussalayate», continuent à poser un sérieux problème. «Qui doit payer les consommations de ces institutions qui usent et abusent de cette énergie produite au prix de gigantesques investissements en mobilisant de gros moyens financiers?», se demande-t-on. Ces situations laissent déduire que les pertes financières occasionnées sont énormes. «Les redevances sont de quelques centaines de milliards de centimes», apprend-on auprès des services commerciaux. Ajouter à cela les branchements illégaux et les piratages d'électricité, la situation devient ingérable. Selon les mêmes sources, les réseaux de moyenne tension subissent des «attaques» répétées causant des pertes énergétiques avoisinant les 30%. Les occupants des bidonvilles continuent à pénaliser les recettes de la société malgré le déploiement de ses agents et les mesures, dites draconiennes, prises par celle-ci en pleine mutation.