Ces journées auront le mérite de soulever de nombreux questionnements au sujet de la situation des artistes kabyles. La Maison de la culture Mouloud-Mammeri accueille, depuis mardi dernier, des journées en hommage à six chanteuses kabyles de la première génération. Cette manifestation culturelle, qui coïncide avec la Journée nationale de l'artiste, a fait découvrir à la frange juvénile des voix d'or ayant traversé des décennies avec des mélodies inoubliables. Avant-hier donc, les présents à la Maison de la culture ont eu à revoir pour les anciens et aux autres de découvrir des visages familiers au monde de l'art mais souvent étrangers à la dernière génération. Parmi les femmes artistes présentes, il y avait Chérifa et Anissa venues assister à la cérémonie d'ouverture. D'autres n'ont pas pu se déplacer pour des raisons de santé à l'instar de Djamila. Au chapitre des divas, il y avait aussi l'hommage à Chabha, Ldjida et Zohra. Une pléiade d'artistes était venue assister à la cérémonie d'ouverture des journées qui s'achèveront aujourd'hui. De grosses pointures de la chanson kabyle, tel Aït Menguellet ont tenu à marquer cet événement par leur présence. Durant ces trois journées, des activités culturelles seront organisées à la Maison de la culture. Des conférences seront présentées par des spécialistes. Parallèlement à ces communications, des expositions de photos et des articles de la presse permettront d'avoir un regard sur la vie des ces chanteuses kabyles de la première heure. Sur ce chapitre justement, les visiteurs auront à découvrir une Zohra qui a perdu la vie dans un accident de la circulation en France, un certain 13 janvier 1995. Cette voix d'or, de son vrai nom Zohra Mama, est née le 17 décembre 1961 à Aguemoune à Larbaâ Nath Irathen. Ldjida, quant à elle, est née le 21 avril 1947. Elle sera découverte par Cheikh Nordine qui formera avec elle l'orchestre de la radio. Chabha, de son vrai nom Yahiaoui Merbouha est née le 11 décembre à Belcourt et commencera à chanter en 1976 à l'âge de neuf ans. Quant à la doyenne des chanteuses kabyles, Chérifa, de son vrai nom Bouchemlal Ouardia, elle est venue au monde le 9 janvier 1926 à Djaâfra dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Orpheline de père à trois ans, elle sera élevée par son oncle à Ilmayen dans la wilaya de Béjaïa. Plus de 800 chansons agrémentent son registre au niveau de la Radio nationale. Djamila, figure connue à la télévision, de son vrai nom Ourida Mézagher, est, quant à elle, née le 23 décembre 1940. Elle fera ses débuts artistiques au Théâtre national dirigé alors par Djilali Haddad. Ses débuts d'expression kabyle la conduiront à chanter en arabe algérois. Enfin, notons que ces journées auront au moins le mérite de soulever de nombreux questionnements au sujet de la situation des artistes kabyles. Certains n'hésiteront pas à déplorer comme réponse à leur situation «qu'ils ont tout le temps de mourir...dans la misère».