Pas de permanence ni de remplacement, le gouvernement quittera, au complet, le palais pour se ressourcer loin de la pression des dossiers. Soulagement! L'équipe Ouyahia va reprendre son souffle. Celle-ci aura droit à quelques jours de vacances pour profiter du plaisir de la mer et du soleil. Un congé de quinze jours lui a été accordé pour la fin du mois de juillet. «Nous avons reçu une note confirmant le départ en congé vers la fin du mois de juillet», a confié à L'Expression un membre de l'Exécutif. Notre interlocuteur affirme que c'est un départ en famille. Pas de permanence ni de remplacement, le gouvernement quittera, au complet, le palais pour se ressourcer loin de la pression des dossiers. Selon la même source, les ministres seront libérés de leurs casquettes respectives à partir du 25 juillet prochain pour reprendre leurs activités le 8 août prochain. L'annonce a fait beaucoup d' heureux dans les rangs de l'Exécutif. «L'annonce a été d'un grand soulagement pour nous», avoue notre interlocuteur qui se plaint de la fatigue et de la pression du travail. Les membres reconduits voient en ce congé une bouffée d'oxygène. Epuisés par le montage du plan quinquennal 2010/2014 et le rythme des réunions hebdomadaires, les ministres reconduits se disent satisfaits. Durant deux semaines, les ministres de la République pourront se débarrasser de la cravate et se distraire loin des caméras de la télé et des questions de la presse et des parlementaires. Il faut reconnaître qu'avec le remaniement ministériel, opéré le 28 mai dernier, l'équipe Ouyahia retenait son souffle souhaitant que le congé ne soit pas compromis. Alors que le sujet commençait à tracasser les ministres, le chef de l'Etat a préféré prévenir son équipe un mois à l'avance. Le patron d'El Mouradia a jugé utile de dispenser ses ministres des affaires de l'Etat pendant quelque temps. Mais avant de sortir, l'équipe doit se plier en quatre pour mettre tout en place. Surtout avec le mois de Ramadhan, le gouvernement s'est engagé à assurer zéro pénurie avec des prix raisonnables. L'équipe Ouyahia a du pain sur la planche durant ce mois de juillet. Avant d'aller goûter au plaisir de la mer, elle doit carburer à plein régime pour mener une bataille sans relâche contre les spéculateurs. La tâche est loin d'être un exercice facile. Devant les barons de la spéculation qui imposent leur diktat sur le marché, le gouvernement doit vraiment s'armer et se mobiliser au complet. «Nous sommes en train d'accélérer le rythme des travaux et de multiplier les réunions pour éviter le moindre souci», a précisé ce membre de l'Exécutif. Et de renchérir: «Nous devons mettre en route tous les dispositifs et les décisions prises pour le Ramadhan.» Le gouvernement Ouyahia multiplie ses recettes anti-spéculation. Pour éviter toute pénurie, il promet d'assurer en abondance les produits les plus demandés durant le mois sacré de jeûne. De la pomme de terre, à la viande en passant par le lait et même le citron, l'Etat a pris toutes ses dispositions pour casser les prix. Le gouvernement travaille actuellement sur le renforcement des stocks de tous les produits demandés, et ce, à travers l'importation. Plus de cinq millions de tonnes de viande rouge seront importées pour alimenter le marché. «Les éleveurs locaux sont invités à participer à l'opération déjà en cours et vendre leurs cheptels à la SGP Proda», a appelé, jeudi, M.Mustapha Benbada, ministre du Commerce, en marge d'une séance plénière du Conseil de la Nation, consacrée aux questions orales. Il a indiqué également que l'importation de la viande congelée et de la viande fraîche bovine «est ouverte aux opérateurs privés». Revenant sur les motivations de la société derrière cette démarche, il a expliqué que «l'opération lancée par la SGP Proda contribuera à la régulation des prix durant le mois de Ramadhan».Ce n'est pas tout. Une enveloppe de 47 milliards de DA a été allouée au ministère du Commerce pour créer des marchés de gros et de détail à travers le pays, de même, 1000 nouveaux contrôleurs seront sur le terrain pour participer à cette «bataille du Ramadhan». Le département du commerce travaille en parfaite collaboration avec celui de l'agriculture pour réussir le plan anti-spéculation durant le Ramadhan. La récente crise du lait a démontré que le gouvernement peut reprendre les choses en main, à condition qu'il y ait une coordination et une implication réelle des secteurs concernés.