Si le PT défend une position de principe, il en est tout autre pour M.Allioui qui ne sait plus sur quel pied danser. Le projet sur la concession des terres agricoles suscite des appréhensions chez les députés. Ils étaient nombreux à exprimer leurs craintes quant à la finalité de ce projet et ses conséquences sur le terrain. Le secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens a remis en cause la durée de la concession limitée à 40 ans renouvelable. Lors de son intervention au débat, hier, le patron de l'Unpa pense que la période fixée ne motive et ne rassure pas suffisamment les propriétaires. «Pourquoi ne pas aller vers une concession de 99 ans comme c'est le cas dans d'autres pays?», s'est-il interrogé en adressant le message directement au ministre de l'Agriculture. Ce n'est pas tout. Le secrétaire général de l'Unpa a saisi l'occasion qui lui a été offerte pour exprimer son mécontentement. En plus de la durée de la concession, il a émis des critiques sur l'option d'annulation des contrats. Tout en se félicitant de la création de la direction générale du foncier agricole, M.Alioui pense que l'administration risque de ne pas être impartiale dans le traitement des dossiers en conflit. Il a alors plaidé pour le retour à l'ancien modèle en confiant à la justice la tâche de trancher ces affaires. Le patron de l'Unpa n'a pas omis de déplorer, devant le Parlement, l'absence de consultation des professionnels et des opérateurs du secteur lors de l'élaboration de ce projet. De son côté, le député du Parti des travailleurs a relevé le risque que les terres agricoles soient hypothéquées auprès des banques étrangères, ce qui constitue une menace pour la souveraineté du pays. Ainsi, le Parti des travailleurs et l'Unpa font cause commune mais sans concertation. Car si le PT, toujours cohérent dans ses positions lorsqu'il s'agit des grands dossiers, il en est tout autre pour M. Allioui qui ne sait plus sur quel pied danser. Abdelkader Derradji a demandé justement que l'option d'hypothéquer soit réservée uniquement aux banques publiques. Le député d'El Islah, M.Filalli, a, de son côté relevé la problématique des textes d'application. «Il ne suffit pas de présenter un projet de loi, mais il faut également expliquer et présenter les mécanismes et les voies d'application de cette loi», a-t-il affirmé. Effectivement, les textes d'application posent un vrai problème. Des dizaines de lois sont adoptées et ne sont toujours pas opérationnelles en raison de la non-publication des textes d'application. Dans son exposé, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a déclaré que les terres agricoles resteront la propriété exclusive et pérenne de l'Etat. M.Benaïssa a écarté toute possibilité ou l'idée de privatisation de ces terres. Le ministre est revenu en détail sur les dispositions de ce projet de loi. Il a bien expliqué les objectifs de l'Etat à travers ce projet. Il faut reconnaître que celui-ci est l'un des plus importants textes qui ont été présentés durant cette session de printemps.