Des assurances contre les enlèvements sont souscrites au profit des collaborateurs des sociétés étrangères. Les entrepreneurs algériens et des membres de leurs familles sont de potentielles victimes d'enlèvement par des terroristes. Pourtant, elles n'ont pas recours à l'assurance contre cet aléa. Cela n'a même pas été fait au plus fort du terrorisme même si, selon nos sources, certains avaient proposé l'idée. Les Occidentaux ont, eux, trouvé la parade. Avec l'émergence des assurances enlèvement. Les souscriptions restent confidentielles. Mais de plus en plus de grandes sociétés le font pour leurs collaborateurs et représentants à l'étranger. Selon les experts et de nombreux observateurs, on se dirige de fait vers un mécanisme d'assurance privé pervers. Cela est d'autant plus vrai que ce type d'assurance au demeurant très coûteux, ne peut être évidemment pris par des gens modestes. Ce dispositif risque d'être une aubaine inespérée pour les groupes terroristes affiliés à Al Qaîda. Actuellement, Al Qaîda au Maghreb prospère à l'ombre des rançons versées par les Occidentaux pour la libération des otages. Le nouveau mécanisme ne manquera pas d'aiguiser l'appétit d'Al Qaîda. Les terroristes de cette nébuleuse agissant au Sahel détiennent présentement encore des otages européens. Dans le même ordre d'idées, ces activistes d'Aqmi sous-traitent avec des intermédiaires à qui leur livrera un otage occidental. Au moment où l'on exige de criminaliser le versement des rançons au profit des terroristes, certains pays européens comme la France, ont préféré négocier pour la libération de leurs compatriotes. Le cas le plus édifiant a été celui de la libération de quatre terroristes par l'Etat malien en échange de l'otage Pierre Camatte, citoyen français. D'ailleurs, les activités privilégiées par Aqmi depuis ces trois dernières années sont les rapts de touristes étrangers avec versement de rançon. Aqmi a établi ses bases au Sahel depuis plusieurs années et se livre essentiellement à l'accompagnement rémunéré des convois de trafiquants de drogue. L'argent de la drogue et des otages sert au financement du trafic d'armes à destination des maquis du nord de l'Algérie. Avec les millions d'euros que leur rapportent les rançons des otages occidentaux libérés, ils peuvent recruter et se procurer des armes de guerre. Sur un autre plan, un projet de loi soumis à l'Assemblée nationale française prévoit que l'Etat peut exiger le remboursement de tout ou partie des dépenses qu'il a engagées ou dont il serait redevable à l'égard de tiers à l'occasion d'opérations de secours à l'étranger. Au Sahel, les deux compagnons de l'humanitaire espagnole, Alicia Gamez, libérée en mai dernier, sont toujours retenus prisonniers. Le 21 février dernier, le quotidien espagnol El Mundo avait affirmé que l'Espagne aurait accepté de verser 5 millions de dollars à Aqmi pour la libération de trois otages.