En choisissant de poursuivre son travail en qualité d'entraîneur de l'Equipe nationale, Rabah Saâdane s'est donc fixé comme objectif d'arracher le titre africain. Une Coupe d'Afrique des nations qui sera co-organisée par la Guinée équatoriale et le Gabon en 2012. Une mission très difficile pour Saâdane qui, après avoir gagné l'estime des Algériens en cette année 2009, la double qualification CAN et le Mondial 2010, sera donc dans l'obligation de gagner cette Coupe d'Afrique des nations 2010 et ce, suite à son résultat de la dernière CAN où il est parvenu avec les Verts aux derniers carrés avec une 4e place au final. Donc, les fans des Verts ne se contenteront plus d'une simple demi-finale, mais bel et bien d'un titre continental au vu des capacités des joueurs de Saâdane, décelées lors de ces deux compétitions majeures, CAN et Mondial 2010. Rabah Saâdane doit certainement savoir que cette mission sera très ardue et très difficile, pour ne pas dire «impossible», compte tenu des concurrents au prochain titre. D'ailleurs, le premier concurrent à tenter d'éliminer serait le Maroc. Or, la sélection marocaine se doit de se qualifier au prochain tour pour rehausser l'image de son football, ternie par l'élimination au Mondial et à la CAN. Ce qui veut dire que les Marocains seront certainement plus motivés que les nôtres qui sont en train de penser beaucoup plus aux vacances et aux sollicitations des clubs européens afin d'arracher le contrat le plus juteux. Cette histoire de volonté et d'abnégation qui caractérisent les Verts ont été remarquables lors des dernières éliminatoires CAN et Mondial 2010 et ce fut l'effet de surprise pour tous nos adversaires. Or, cette fois-ci, cela ne pourrait plus être un facteur de «surprise», car toutes les équipes savent que face aux Verts, il faudrait être vraiment très fort mentalement. Nos voisins, les Marocains le savent bien et nul doute qu'ils étudieront bien ce jeu algérien manquant de punch et tenteront de bien prendre à défaut cet axe défensif algérien basé sur un joueur titulaire de poste sans couverture rassurante. Et en supposant que les Verts réussiront à passer ces premières éliminatoires dans leur groupe D constitué du Maroc, de la Tanzanie et de la République centrafricaine, les équipes attendues dans la phase finale seront plus redoutables et plus déterminées à prendre leur «revanche». Ce qui est le cas des cinq mondialistes, l'Afrique du Sud, le Cameroun, le Nigeria, la Côte d'Ivoire et bien évidemment le, désormais grandissime favori de la CAN 2012, le Ghana qui a échoué de peu à être dans le carré d'as de ce Mondial 2010. Il est évident que de toutes ces équipes, il y a fort à parier que l'Algérie pourrait se retrouver face à l'une d'elles durant la phase finale. Ce qui démontrera la difficulté qui attend les Verts dans cette première échéance continentale. D'autant que les Verts sont devenus, par la force des choses, l'équipe à battre et à abattre. De plus, il ne faut surtout pas oublier les autres équipes redoutables et non mondialistes qui risquent d'être sur le chemin des Verts. On citera aussi deux autres, seulement à titre d'exemple: l'Egypte et la Tunisie. Deux équipes qui, si le choix se faisait non pas par les résultats techniques, mais par le jeu technique et tactique, auraient dû faire partie de cette phase finale du Mondial 2010. Saâdane et ses futurs staffs sont donc, dès aujourd'hui, «attendus au tournant» pour reprendre le jargon usité des fans des Verts. Surtout que Saâdane n'a pas l'air d'accepter la moindre critique. Preuve en est donnée lors de la CAN et du Mondial 2010 où, Rabah Saâdane n'a vraiment rien changé de ses plans, stratégie, technique et de sa tactique, alors que tous les spécialistes ont été unanimes à condamner certains de ses choix, aussi bien concernant les joueurs, que concernant les choix tactiques et techniques. Défier tout ce beau monde veut dire les mettre bien aux aguets du moindre faux pas. Et Saâdane se trouve désormais dans cette situation dès lors qu'il a accepté de poursuivre sa mission avec les Verts. La «couverture politique» et celle de «certains cadres de l'Equipe nationale» ne lui seraient d'ailleurs d'aucune utilité dans le cas d'échec. Et Saâdane devrait certainement le savoir...