Ce fiasco n'a permis ni de libérer l'otage ni de trouver la base où il était censé être détenu. Comme pressenti dans l'une de nos précédentes éditions, la France a confirmé, hier, sa participation à une opération militaire mauritanienne lancée jeudi contre une base d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) dont le but apparent était de faire libérer l'otage français, Michel Germaneau, détenu depuis avril dernier et menacé d'exécution lundi 26 juillet. L'opération, qui a été un échec, selon certaines sources, a été organisée en collaboration avec les autorités sécuritaires de la Mauritanie. Ce fiasco français a été compensé par la neutralisation de six terroristes alors que certains ont été blessés. Cependant, elle n'a permis ni de libérer l'otage ni de trouver la base où il était censé être détenu. «Des moyens militaires français ont apporté un soutien technique et logistique à une opération mauritanienne destinée à prévenir une attaque d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) contre la Mauritanie», a indiqué le ministère français de la Défense, dans un communiqué qui a ajouté que le groupe visé était «celui qui refuse de donner des preuves de vie et d'engager le dialogue en vue de la libération de l'otage, Michel Germaneau, dont on restait sans nouvelle vendredi». Lors de cette opération, six membres d'Aqmi ont été tués, en dehors du territoire Mauritanien, a déclaré, hier, le ministre mauritanien de l'Intérieur, Mohamed Ould Boilil. Confirmant ainsi que l'opération a eu lieu en terre malienne d'autant que la Mauritanie prétend ne pas abriter de bases terroristes. Mais si ce pays a été appelé à intervenir, c'est par rapport à l'information qui nous a été confiée par des sources sûres, selon lesquelle les ravisseurs ont exigé en échange de l'otage français, la libération des terroristes détenus dans les prisons en Mauritanie ayant un lien avec l'assassinat de quatre Français lors d'un attentat dans ce pays. Des sources concordantes confirment par ailleurs, qu'un médiateur malien ayant participé à la libération de nombreux otages occidentaux, souligne, sans donner de détails, que l'opération visait à libérer l'otage français. S'agissant toujours de collaboration, une source militaire mauritanienne avait indiqué que plusieurs pays «amis» auraient participé à cette opération, sans pour autant nommer ces pays voisins. Mais selon la presse espagnole, qui cite notamment hier des sources diplomatiques non spécifiées, ce sont des «troupes d'élites françaises» qui ont mené le raid avec l'aide des Etats-Unis. «Dans l'opération contre les mem-bres de l'Aqmi, sont intervenues des forces spéciales françaises avec l'appui logistique et technologique des Etats-Unis», écrit le quotidien El Mundo. Cette opération a suscité «l'inquiétude» de l'exécutif espagnol, soulignent les journaux El Pais et ABC. Selon El Mundo, Madrid a «exprimé son désaccord auprès des autorités françaises» sur ce raid alors que deux otages espagnols sont toujours retenus par Aqmi. Selon, Maria Teresa Fernandez de la Vega, numéro deux du gouvernement espagnol, les deux otages espagnols, retenus par Aqmi au Mali, allaient «bien». «Les ravisseurs des deux coopérants espagnols (...) ne sont pas les mêmes que ceux du citoyen français» Michel Germaneau, a ajouté Mme de la Vega. Pour rappel, l'auteur principal de l'enlèvement de ces Espagnols, un Malien de 52 ans, a été condamné, mercredi à Nouakchott, à douze ans de prison assortis de travaux forcés.