Les soirées musicales battent leur plein depuis l'ouverture du Festival de la chanson amazighe. La troisième soirée, animée par l'orchestre du groupe Eclypse sous la direction du percussionniste Bihik, a été un mélange musical de la chanson chaouie et kabyle avec l'entrée sur scène, de El Hadi Bioulboul, Azerzour, Boubeker Kheraz, Aut Zaim, Souad El Chaouïa et abdelkader Bouhi qui a réussi son retour. Sans toutefois diminuer des prestations des autres chanteurs lors de leur passage, la soirée d'avant-hier a été sans aucun doute marquée, par l'enfant prodige du chant chaâbi typiquement béjaoui, Abdelkader Bouhi. Celui-ci revient sur scène après une longue absence due à son état de santé qui l'avait alité l'éloignant des arènes artistiques et culturelles. Il a tout simplement enflammé le public présent en interprétant Ezzine N'tebjawyine, (le charme des Bougiotes) qui lui a valu un accueil des plus chaleureux surtout par la gent féminine. Cette dernière, présente en force, n'a ménagé aucun effort pour rendre le passage de Bouhi chaleureux avec des youyous envoûtants. L'occasion était aussi pour le chanteur d'interpréter sa nouvelle chanson qui voulait être un remerciement à tous ceux qui l'ont aidé et assisté pendant sa période de maladie et de convalescence. En outre, la troisième soirée a été marquée par la présence à titre honorifique du maître incontesté de la recherche sur le patrimoine artistique et culturel chaâbi, Abdelkader Bendaâmache, qui s'est donné la lourde et rude tâche de pérenniser cette culture ancestrale et lui redorer son blason qu'elle n'aurait jamais dû laisser filer ou plutôt entacher. Puisque c'est de lui qu'il s'agit, ce denier a rendu hommage aux organisateurs et autres chanteurs qui se produisent chaque soir en rendant les soirées béjaouies chaleureusement animées. «C'est une très bonne et louable initiative du comité des fêtes de la ville de Béjaïa qui a su imposer un festival dans le sillage de plusieurs activités culturelles et artistiques. Ces espaces sont aussi bénéfiques et rentables qu'importants. Ça permet de joindre l'utile à l'agréable et de donner des chances aux chanteurs amateurs, de faire connaître et de faire valoir leur talent» nous déclare l'invité d'honneur du festival dans sa troisième soirée avant de laisser parler son esprit méticuleux qui a fait de lui le meilleur gestionnaire actuel dans ce genre d'activités. «Au delà de la portée aussi positive du festival, il est important et nécessaire de faire dans la gestion du temps en matière de passage des artistes sur la scène un facteur important dans l'organisation afin d'éviter de causer de la morosité au public», a-t-il précisé. Par ailleurs, sur l'autre volet relatif au festival de la chanson chaâbi, dont les finales auront lieu du 25 au 30 août prochain à Alger, l'initiateur et père incontestable dudit rendez-vous nous livre ses premières impressions: «Nous avons terminé avec brio nos tournées nationales dans les quatre coins d'Algérie en perspective de la finale qui aura lieu à Alger. Je peux d'ores et déjà vous dire que je suis amplement satisfait voire même très heureux de la manière dont se sont déroulées les primaires du concours et surtout l'engouement qui a gagné lesdites manifestations. Aujourd'hui, je peux être tranquille quant à l'état d'avancement de notre chantier entrepris dans la perspective de réhabiliter cette identité culturelle algérienne qui fait le trait d'union de la cohésion sociale.»