Pour la première fois, la rencontre sera de bout en bout ouverte à la presse. La réunion cyclique de la CEN (Commission exécutive nationale) de l'Ugta doit avoir lieu le 20 octobre prochain. C'est ce que nous a appris, hier, une source proche de la direction nationale de la Centrale. Cette rencontre, nous dit-on de même source, «sera la première du genre à être intégralement ouverte aux représentants de la presse car, est-il précisé fièrement, nous n'avons rien à cacher». Il semble, en effet, que la Centrale a toutes les raisons de médiatiser cette rencontre puisque pour la première fois, depuis près d'une dizaine d'années, elle aura des acquis concrets à présenter aux travailleurs, aux cadres militants et à l'opinion. Outre les augmentations conséquentes déjà obtenues et entrées en vigueur pour des enseignants et des professionnels de la santé, la CEN aura certainement à se pencher sur l'état d'avancement des travaux des quatre groupes de travail issus de la bipartite des 8 et 9 septembre derniers. En d'autres termes, sur d'autres bonnes nouvelles prévues en direction du monde du travail, à savoir une hausse dans les régimes indemnitaires pour l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique, mais aussi des mesures nouvelles visant à favoriser l'accès de cette catégorie de citoyens à un logement décent. Il sera également question de l'état d'avancement des préparatifs pour les deux grands événements, l'un prévu pour la fin de l'année, l'autre pour le début de la prochaine. Le premier a trait à la conférence sociale et économique organisée de concert par l'Ugta et les organisations patronales. Une conférence qui se veut être un véritable rappel à l'ordre aux pouvoirs publics en matière d'orientations économiques pas toujours favorables au monde du travail, employés et patrons compris, et donc pour le pays dans son ensemble. Il s'agira, en somme, d'un véritable coup de force (diplomatique?) contre les institutions financières internationales et les grandes capitales mondiales qui, avec le temps, ont acquis une grande influence sur les pouvoirs publics algériens. Le second grand rendez-vous est, comme de juste, la tripartite dont la tenue devrait se faire au début de l'année prochaine. Cette rencontre entre le gouvernement, l'Ugta et le patronat aura surtout à se pencher sur une révision à la hausse du Snmg, ce qui touchera l'ensemble des travailleurs algériens. Même si aucune information sûre n'a circulé autour de cette question, il y a fort à parier que cette révision ne sera pas seulement symbolique. Des rumeurs persistantes, qui circulent, en effet, indiquent que le Salaire minimum garanti, fixé actuellement à peine 8000 dinars passerait allègrement à 15.000 dinars, ce qui est, dit-on, un minimum vital. L'Ugta, on s'en souvient, avait même établi un document détaillé relatif aux besoins vitaux d'un ménage moyen, composé de cinq personnes. La somme, comme nous l'écrivions dans une précédente édition, dépassait les 22.000 dinars. C'est, donc, forte de ce document imparable, mais aussi des nombreux rapports établis aussi bien par le Cnes que par l'ONS, que la Centrale ira négocier cette hausse tant attendue. La CEN, qui aura donc tout intérêt à rester ouverte à la presse histoire de redorer le blason terni de l'UGTA après des années d'accompagnement des mesures anti-sociales des pouvoirs publics, aura, quand même, tout intérêt à éluder les questions d'ordre organique...Et pour cause!