Les opérateurs de téléphonie mobile ne sont pas près de proposer la 3G à leurs abonnés. Le gouvernement vient de confirmer que la 3e génération de la téléphonie mobile (3G) n'est pas une priorité pour l'Algérie. C'est ce qui ressort de l'audition du ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, par le président de la République. Ce refus n'est pas une surprise. Il y a plusieurs mois, l'ancien ministre, Hamid Bessalah, avait fait savoir que la 3G n'est pas une priorité pour l'Algérie, contrairement au développement de l'Internet sur le fixe, à savoir l'Adsl. Cette déclaration était faite en marge d'une rencontre sur les expériences des pays du Maghreb dans le développement de la culture numérique et réaffirmée lors d'une rencontre d'évaluation avec les cadres du secteur. La priorité de l'Algérie va donc vers l'Internet sur le fixe, notamment l'Adsl qui peut être soutenu par le Wimax. L'argument avancé est lié au fait que le pays dispose d'un faible taux de pénétration à l'Internet qui demeure entre 10 et 12%. On continue de penser que la 3G exige de gros investissements et le coût pour le citoyen ne peut être que très onéreux. En ce sens, les autorités avancent qu'il faut plutôt développer davantage l'Adsl avant d'aller directement à la 3G et la 4G. Cette technologie ne peut donc pas être opérationnelle avant plusieurs années. Malgré ces hésitations, le gouvernement souligne que les réformes ont déjà donné des résultats probants, notamment en matière de téléphonie mobile qui a atteint une densité importante représentant plus de 30 millions d'abonnés. Le nombre de clients a atteint 33,5 millions. Malgré cette avancée, les spécialistes en télécommunications sont convaincus que pour combler rapidement le retard dans l'utilisation de l'Internet haut débit, l'Algérie ne peut parier que sur la téléphonie mobile de troisième et quatrième générations (3G et 4G). Avec un réseau 3G, un opérateur mobile peut offrir via un boîtier installé chez le client une connexion internet supérieure à 1 Méga à un prix de vente estimé à 4000 DA/ mois. Même à propos des coûts, les avis divergent. Certains soutenant que les investissements pour une couverture nationale seront moins coûteux que le déploiement d'un réseau de fibre optique ou l'amélioration du réseau fixe actuel d'Algérie Télécom. Ces contre-arguments n'ont pas empêché le gouvernement d'opter pour le développement du réseau fibre optique. Même le président de la République a rappelé que de lourds investissements ont été consentis par l'Etat dans le développement des infrastructures de fibre optique. Il a aussi souligné la nécessité de veiller à une utilisation optimisée de ces supports de transport de télécommunication, y compris par la mutualisation des capacités existantes au sein des autres entreprises économiques du secteur public. A côté de la téléphonie mobile, celui de la téléphonie fixe connaît aussi son propre développement. A la fin de l'année 2009, le nombre d'abonnés reliés est de près de 3 millions alors que les équipements du réseau sont exploités à plus de 70%. L'Algérie dispose d'une infrastructure couvrant l'ensemble du territoire national, grâce à un réseau de transmission d'une capacité de plus de 60.000 kilomètres de fibre optique et de près de 50.000 km de faisceaux hertziens numériques.