Presse à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou Quelques jours après la sortie de son nouvel album, le chanteur kabyle Aït Menguellet, a animé une conférence de presse avant-hier au niveau de la petite salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Cette rencontre avec la presse locale coïncidait également avec ses deux galas qu'il a animés en ce mois de Ramadhan. Le poète est revenu sur différentes étapes de sa carrière artistiques ainsi que sur son dernier album qui est actuellement chez les disquaires. L'auteur de Sereh Iwaman ad Lhun, chanson de son dernier album très commentée par ses fans, a tenu d'abord à expliquer le retard qu'il a pris pour faire cette conférence. Contrairement à son habitude, le poète a, cette fois-ci, observé un long silence avant cette rencontre. Cela est, selon lui, dû à des préoccupations familiales qui l'ont contraint à rester en France durant plusieurs semaines. «Je ne voudrais pas que certains journaux croient que j'ai préféré donner l'exclusivité à un journal et pas un autre. J'étais retenu en France. Ce n'est que maintenant que je peux vous rencontrer», expliqua-t-il. Au sujet de son dernier album, Lounis Aït Menguellet soulignera la participation de trois de ses enfants. «J'éprouve une grande joie et satisfaction à travailler avec mes enfants. C'est vraiment agréable» dira-t-il. Toujours au même sujet, «le fou», s'est accaparé l'essentiel de l'intérêt des journalistes. Ce personnage choisi par le poète afin de dire certaines vérités épicuriennes s'inscrit, en effet, en porte-à-faux avec «le sage» qui a longtemps été le porte-voix des idées du poète. «C'était une façon comme une autre de signaler une tendance de la société à la crispation qui empêche d'être heureux», expliquait Lounis Aït Menguellet. La chanson Sereh Iwaman ad Lhun est, de l'aveu du poète, une somme de pensées épicuriennes admirablement actualisées dans une langue kabyle fluide et éminemment expressive des pensées universelles. «Le fou» est, ici, la voix du poète, mais n'est-il pas aussi un paravent contre les dogmes qui se sont, au fil des siècles, entassés au-dessus des idées d'Epicure? Questionné sur son éloignement de la scène politique et autre, le poète expliquera qu'il a ses propres convictions politiques, mais il évite de rentrer dans les antagonismes partisans. Les préoccupations familiales quotidiennes ont, selon lui, contribué aussi à l'empêcher de participer aux oeuvres de bienfaisance auxquelles il était pourtant assidu durant plusieurs années. Le chantre a également répondu à plusieurs questions concernant essentiellement le piratage. «Les organismes de protection des oeuvres artistiques comme l'Onda n'ont pas les moyens de combattre cette forme de banditisme», dira-t-il, avant d'appeler les mélomanes à acheter les CD vendus légalement pour faire barrage au piratage. Le chanteur est attendu à la salle Atlas d'Alger, ce soir, avant de se rendre, pour la première fois, dans la ville de Constantine, le 6 septembre, pour une soirée ramadhanesque.