Les 1000 descentes effectuées, ont abouti à la traduction devant les tribunaux de près de 150 commerçants et la verbalisation d'une centaine d'autres. «Tout objet qui peut être monnayé peut être exposé sur la première façade qui s'offre aux piétons, c'est-à-dire le trottoir, tandis que la tricherie commerciale s'accentue à Oran», a indiqué un inspecteur mobilisé dans le cadre du Plan Ramadhan. Force est de constater que la pratique commerciale frauduleuse est généralisée à Oran tandis que les services de commerce, qui ont annoncé la traque bien avant le Ramadhan, ont, aux derniers bilans, traduit près de 150 commerçants. Ces derniers seront jugés pour non-respect des règles élémentaires de l'activité commerciale, des normes d'hygiène, défaut de facturation et défaut de registre du commerce. La traque est de plus belle. Les 40 brigades mobiles habituelles, qui ont été renforcées par 16 autres à l'effet du Ramadhan, ont effectué plus de 1000 descentes. Une centaine d'infractions ont été relevées tandis qu'une cinquantaine de commerçants ont été verbalisés. En dépit des chiffres avancés et malgré le nombre d'interventions effectuées, les Oranais sont perplexes étant donné que la pratique commerciale ne répondant pas aux normes d'hygiène est exercée en toute impunité un peu partout dans les marchés, cités et quartiers de la ville. Manifestement, ces services, dépassés, n'arrivent pas à asseoir les bonnes conditions commerciales dans les marchés d'Oran. Imposer les normes d'hygiène est loin d'être une bataille gagnée tandis que l'affichage des prix ou encore l'interdiction de vente des produits hautement sensibles sont deux objectifs inaccessibles dans une wilaya connue pour ses coups tordus. Toutes les voies mènent au gain rapide. Mettant en danger la santé des centaines de milliers de consommateurs, les violations de toutes les conditions de conservation et d'hygiène sont légion. Les constats relevés sont plus que révélateurs du mal profond qui régit le marché oranais. La Bastille ou le marché des Aurès, est ce lieu référencié en tête d'affiche. «Là, toutes les interdictions sont permises au su et au vu de tout le monde», a déploré un contrôleur. Idem à El Hamri et Gambetta. Le marché parisien de l'Usto, fraîchement ouvert, est en passe de connaître le même sort. Pain, poisson et autres aliments hautement sensibles sont vendus par des vendeurs à la sauvette à même sur le sol alorsque l'APC n'a pas tenu ses promesses lors qu'elle s'est engagée, tout récemment, à restituer les trottoirs aux piétons. Les blouses rouges sont toujours au rouge, aucune loi ne semble les effrayer. Ces derniers grondent à la moindre curiosité de leurs clients qui osent demander la provenance de la viande, sa date et le lieu d'abattage. Le commerce informel, est ce syndrome oranais qui gagne du terrain et en toute impunité. La moindre tentative pour juguler le phénomène peut être le vecteur d'une explosion sociale. «Ces indus commerçants sont si impulsifs qu'ils exercent sans être inquiétés», affirme-t-on. Si le jeûneur sort indemne du marché, le dernier casse-tête à subir est, contre toute attente, celui des parkings illégaux gérés sous la menace des matraques. S'obstiner à ne pas verser la taxe de stationnement est synonyme de plusieurs coups de gourdins à recevoir en plein crâne. La problématique des parkings illégaux a été, à plusieurs reprises, posée lors des discussions avec les responsables concernés. En vain. L'Apc n'arrive toujours pas à libérer presque 200 lieux de parking exploités illégalement.