L'enveloppe financière d'investissement globale s'élève à 15 milliards de dinars. De tous les plans issus de la stratégie globale de développement économique national, seul le plan national de développement agricole suscite une dynamique de mobilisation à la hauteur des attentes, du moins en matière de modernisation et de reconversion des exploitations agricoles. Alors que d'autres facteurs non moins stratégiques n'arrivent pas à émettre un balbutiement de relance. C'est le cas de l'industrie et du bâtiment. Concernant l'agriculture, en deux années d'exercice, le Pnda et le dispositif financier d'accompagnement, le Fonds national de régulation et de développement agricole (Fnrda) s'imposent comme l'alternative économique à Tiaret. Selon des sources de la Direction des services agricoles (DSA), il est fait état de l'adhésion de près de 14.000 agriculteurs au programme de reconversion qui ont à ce titre bénéficié du soutien à la modernisation de leurs exploitations, concrétisé par les forages, équipements, structures de stockage, plants, etc. L'enveloppe financière d'investissement globale s'élève à 15 milliards de dinars (soutien, crédit, apport personnel); toujours selon les sources de la DSA, quelque 1300 entreprises activent en amont et aval du secteur. La mobilisation des ressources hydriques a vu la réalisation de plus de 1000 forages profonds, ainsi que l'équipement de stations de pompage, plus de 1500 bassins d'accumulation d'eau d'une capacité de 1000 et des centaines d'hectares équipés de réseaux goutte-à-goutte. A noter que la wilaya de Tiaret dispose de quelque 86.000 exploitations agricoles, le nombre d'inscrits au registre de la chambre d'agriculture locale n'excède pas 20.500 en 2002, alors qu'il était de moins de 9000 au début de l'application du Pnda, en juillet 2000. C'est parce qu'il est fait obligation de présenter une carte de fellah pour accéder à l'adhésion au programme que les exploitants agricoles se présentent en masse à la chambre de l'agriculture. En outre, la DSA fait état d'un nouveau fonds qui serait destiné aux zones rurales démunies, Fonds national de développement et de l'aménagement rural (Fndar). Ce fonds a pour ambition de désenclaver les zones reculées, d'électrifier, d'approvisionner en eau potable, d'aider à valoriser l'habitat rural dans le respect des traditions et surtout de relancer les métiers ruraux. Enfin, le déroulement du Pnda ne se fait pas sans que quelques voix ici et là ne montent au créneau pour dénoncer pêle-mêle les fellahs, les entrepreneurs et fournisseurs et surtout ceux qui ont la charge de piloter le programme, la DSA et la Crma. S'il est vrai que les fellahs négocient les remises sonnantes et trébuchantes sur chaque acte commercial, allant dans la majorité des cas jusqu'à proposer la facturation d'un équipement plus cher, donc plus performant pour l'échange contre un autre moins cher, moins performant, il reste que dans tous les cas de figures, c'est le fellah qui aura à rendre des comptes, non seulement vis-à-vis de l'Etat mais et surtout lorsqu'il sera confronté à sa survie, face aux produits étrangers.