En effet, depuis 2001, avec le lancement du PSRE, le pays se caractérise par la plus longue période en matière de développement continu depuis son accession à la souveraineté nationale. Le PSRE 2001-2003, le programme de soutien à la croissance économique 2004-2009 et enfin le programme en cours 2010-2014, soit une quinzaine d'années environ de développement ininterrompu. L'enveloppe financière globale, pour leur réalisation, représente plus de 500 milliards de dollars. C'est l'effet boule de neige qui atteste de la volonté politique de maintenir la dynamique de développement et ce, quelles que soient les vicissitudes de la conjoncture, d'une part et des capacités du pays, d'autre part. Le programme 2010-2014 s'inscrit dans cette optique. Malgré la crise financière mondiale qui a touché tous les pays de la planète et qui se manifeste jusqu'à présent par de violents soubresauts, comme le montre la crise de la zone euro, l'Algérie maintient le cap par l'adoption d'un ambitieux programme de développement 2010-2014 qui mobilisera une enveloppe financière de 280 milliards de dollars. Un tel effort mérite d'être souligné car il n'a rien à envier aux fameux plans de relance des pays développés et des pays émergents pour la relance de l'économie mondiale. Les objectifs de ce programme sont à la fois ambitieux et variés. Il faut d'abord mentionner que ce programme se situe dans le sillage du précédent puisqu'il ambitionne de parachever les infrastructures de base. Il suffit de citer quelques grands projets structurants pour s'en convaincre. Le réseau autoroutier sera complété par l'imposant et stratégique projet de l'autoroute de la rocade des Hauts-Plateaux Est-Ouest. La finalité de ce projet est de hisser cette vaste région du pays pour en faire la première zone prometteuse de développement dans le futur. A côté de ce projet titanesque, d'autres seront réalisés dans des secteurs différents. C'est ainsi, qu'il est envisagé de construire 6000 km de nouvelles voies ferrées, portant ainsi la longueur totale à plus de 9000 km. Un autre million de logements sera construit, ce qui portera à 2 millions de logements livrés en l'espace seulement d'une décennie. Cet effort colossal, qui supporte aisément la comparaison avec celui des pays développés, permettra d'améliorer sensiblement les conditions de vie des citoyens. Des barrages, des unités de dessalement d'eau de mer, des stations d'épuration des eaux usées, des centrales électriques sont programmés. Ces réalisations amélioreront aussi les conditions de vie des citoyens d'une part, et renforceront les capacités productives du pays afin de soutenir la croissance économique sur des bases saines et durables d'autre part. L'éducation-formation dans ses multiples volets : formation professionnelle, enseignement supérieur, recherche scientifique, connaîtra un développement quantitatif et qualitatif en adéquation avec les moyens qui seront mis en œuvre. De nouveaux centres universitaires verront le jour, d'autres seront renforcés et les universités en place verront leurs capacités élargies à l'instar par exemple de celles d'Alger, de Béjaia et de Tizi Ouzou. Le secteur de la santé n'est pas en reste puisqu'il est prévu de lui consacrer une enveloppe de plus de 400 milliards de dinars pour moderniser les infrastructures déjà existantes. Toutes ces infrastructures de base changeront fondamentalement le visage de l'Algérie à l'horizon 2014. Elles lui permettront de renforcer ses atouts pour attirer les IDE et surtout contribueront à améliorer les bases de sa croissance économique qui reste tributaire de la dépense publique. En outre, les citoyens seront aussi les bénéficiaires de ce développement des infrastructures grâce aux logements construits, à la généralisation de l'eau potable et de l'électrification et à l'amélioration des transports routiers et ferrés. A ce sujet, il faut souligner que les principales villes du pays seront dotées du tramway. Dans son discours d'investiture, en avril 2009, le président de la République a réitéré son appel en faveur de la construction d'une économie densifiée et diversifiée libérée de la dépendance des hydrocarbures. Cet appel a été pris en charge par le programme 2010-2014 dans la mesure où l'un de ses objectifs est le développement de l'économie productive à travers son double volet : industriel et agricole. Sur le plan agricole, la stratégie mise en œuvre sera poursuivie avec plus de vigueur pour conforter la sécurité alimentaire. Concernant le secteur industriel public, des mesures importantes ont été inscrites dans le programme en cours. Il s'agit, en particulier, de la création du Fonds national d'investissements, doté d'une enveloppe de 150 milliards de dinars. Mais c'est surtout la décision de mettre à niveau les EPE, avec une contribution de 333 milliards de dinars. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la nouvelle approche industrielle du pays. En effet, la volonté de « réindustrialiser » le pays répond à la nécessité vitale de diversifier et de densifier l'économie hors hydrocarbures, ce qui ne manquera pas de «restructurer» la croissance économique qui repose essentiellement sur la dépense publique. Il est donc projeté à l'avenir de la faire tirer ainsi par les secteurs créateurs de richesses et en particulier, l'industrie et l'agriculture. D'où évidemment les mesures de soutien prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire pour 2009. A cela, il faut y ajouter le projet de créer 20.000 PME/PMI pour diversifier le tissu industriel. Ce sont là les objectifs fondamentaux assignés au programme 2010-2014. Celui-ci va donc s'articuler autour du parachèvement des infrastructures de base, du développement des capacités productives et de l'amélioration des conditions de vie des citoyens. Toutes les conditions sont réunies pour sa réussite : les ressources financières et surtout l'apaisement du climat social grâce à la valorisation des salaires pour préserver le pouvoir d'achat des citoyens. *Docteur en sciences économiques et en sciences politiques, auteur de nombreux ouvrages.