Un premier bilan provisoire fait état de plusieurs centaines d'hectares de broussaille, quatre bêtes et des centaines de bottes de foin brûlés. Pas moins de 15 foyers d'incendies ont été recensés ce week-end sur le territoire de la wilaya de Béjaïa. Neuf d'entre eux étaient encore hier en activité. D'est en ouest, les forêts de Béjaïa ont brûlé sérieusement au point de créer une situation de panique. C'était encore le cas, hier, dans la commune d'Akfadou où un incendie se faisait toujours menaçant pour les habitations. La veille, des dizaines d'hectares de broussaille, une écurie dans laquelle se trouvaient quatre bovins et plusieurs centaines de bottes de foin ont été brûlés. Incontestablement, la région de basse Kabylie a vécu, tout au long de ces deux derniers jours, une situation catastrophique. La canicule a été ressentie partout, y compris dans les villes côtières où le thermomètre a atteint les 36 degrés à l'ombre. Jusqu'à hier après-midi, neuf incendies étaient toujours en activité pendant que les sept autres se sont éteints d'eux-mêmes. Les brigades de la Protection civile se sont contentées de surveiller les habitations et de prévoir d'éventuelles évacuations face aux menaces circonscrites dans plusieurs communes de la wilaya. A Akfadou, Adekar, El Kseur, Souk El Tenine, Darguina, Taskeriout, Aït Smail, on ne finit pas de compter les départs de feux. Même si la présence des sapeurs-pompiers est une réalité, il reste qu'il leur est impossible d'intervenir faute de moyens. Aux reliefs accidentés et fortement boisés, les régions touchées par les flammes nécessitent des moyens autres que les camions-citernes. L'ampleur de la situation vécue hier à Béjaïa devrait inciter les responsables à doter ce corps de canadairs, dont la rentabilité ne se mesurera qu'à la protection d'un patrimoine forestier en déperdition permanente. Comme par enchantement, dès le début de la semaine, des foyers d'incendies ont pris un peu partout. Pendant que certains d'entre eux s'éteignent d'eux-mêmes, d'autres repartent de plus belle. C'est comme si quelqu'un s'amusait à les attiser. De l'avis même des habitants des différentes régions touchées, la situation est l'oeuvre de l'homme. «Il est impossible qu'il y ait autant de départs de feu en même temps», affirme Ammi Ali, paysan dans la région d'Akfadou. Les diverses commentaires mettent sur le compte de ces mêmes paysans qui, dit-on, «incendient les bergeries pour permettre une poussée intense de l'herbe de pâturage». Si tel est le cas, plusieurs centaines d'hectares ont été ravagés et débroussaillés par les feux. Et les bêtes en ont pâti aussi. Le risque demeurait hier pesant pour les habitations. Il est facile de mettre le feu, mais faudra-t-il pour autant arriver à le maîtriser et c'est là qu'apparaît toute l'inconscience des pyromanes. Le bilan provisoire parle de plusieurs centaines d'hectares, quatre bêtes et des centaines de bottes de foin brûlés. Ce bilan risque fort de s'alourdir tant que les neufs incendies encore en activité ne sont pas maîtrisés.