Les OMD, fixés en 2000, consistent à assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle... Un sommet sur les objectifs du millénaire pour le développement (OMD), programme phare pour réduire la pauvreté, précèdera l'Assemblée générale de l'ONU avec un accent sans précédent sur un programme controversé de financements innovants. Tandis qu'avec la crise économique, l'aide publique au développement se raréfie, les chefs d'Etat et de gouvernement des 192 Etats membres de l'ONU se réunissent pour adopter un document de synthèse déjà préparé, dans lequel les pays disent leur accord pour la recherche de nouveaux financements. Ces «financements innovants» peuvent inclure des taxes sur les billets d'avion, le tourisme, l'Internet, la téléphonie mobile et les transactions financières «pour que la solidarité soit globale et dans tous les secteurs», a expliqué Philippe Douste-Blazy (France), conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon sur cette question. Outre la réduction de moitié de la pauvreté extrême dans le monde d'ici à 2015, les OMD, fixés en 2000, consistent à assurer l'éducation primaire pour tous, promouvoir l'égalité des sexes, réduire la mortalité infantile, améliorer la santé maternelle, combattre le sida, le paludisme et d'autres maladies, préserver l'environnement et mettre en place un partenariat mondial pour le développement. Sans les financements innovants, «si nous conservons le statu quo, nous ne pourrons atteindre les OMD en 2015», a affirmé M.Douste-Blazy. «Confronté à une crise économique sans précédent et avec la hausse des contraintes budgétaires des pays donateurs, la communauté internationale risque de voir un retard et même un effondrement du progrès fragile réalisé ces dernières années», a-t-il ajouté. M.Ban a évalué à largement plus de 100 milliards de dollars les financements nécessaires pour atteindre les OMD. «Nous estimons que des mécanismes de financement novateurs peuvent véritablement aider les pays en développement à mobiliser des ressources supplémentaires», souligne le document que les chefs d'Etat doivent adopter. «Ce type de financements devrait compléter les sources traditionnelles sans s'y substituer», ajoute le document, qui évoque «les progrès considérables qui ont été faits dans le domaine des sources de financements novatrices». La France, avec d'autres pays tels que le Chili, le Brésil, la Norvège, était en faveur de la mention de «financements innovants». D'autres pays, emboîtant le pas aux Etats-Unis, y étaient résolument opposés. Ban Ki-moon a personnellement apporté son soutien à ces financements nouveaux. Dans le document de synthèse de l'Assemblée générale, les chefs d'Etat regrettent «profondément de devoir constater que le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté ou touchés par la faim dépasse le milliard et que les inégalités, entre pays comme à l'intérieur des pays, restent un problème majeur». La crise économique a «accru les vulnérabilités, creusé les inégalités et porté atteinte aux progrès accomplis en matière de développement», indique ce document. Malgré le contexte économique, les dirigeants vont solennellement déclarer qu'il leur «tient à coeur de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour atteindre les objectifs du millénaire d'ici à 2015». «Nous sommes convaincus que les objectifs du millénaire peuvent être atteints, y compris dans les pays les plus pauvres», ajouteront-ils, un optimisme déjà exprimé par Ban Ki-moon. Certains experts sont plus circonspects et doutent que les huit objectifs puissent tous être atteints d'ici à cinq ans.