La loi sur le règlement budgétaire est enfin prête. Le gouvernement s'est penché hier sur l'examen de ce vieux projet. «Le projet de loi sur le règlement budgétaire sera au menu de la réunion du gouvernement d'aujourd'hui (hier Ndlr)», a déclaré le premier argentier du pays, Karim Djoudi en marge de la séance de vote des ordonnances tenue hier à l'APN. Cette déclaration démontre que le gouvernement a pris enfin les choses en main pour élaborer la loi sur le règlement budgétaire, un vieux projet qui a été tant revendiqué. Pourtant, il s'agit d'une loi très importante qui offre des mécanismes et des outils de contrôle et d'évaluation des dépenses publiques. Le gouvernement a promis à plusieurs reprises, de présenter cette loi, mais il a traîné le pas en repoussant le délai d'année en année. Depuis les années 1980, rien n'a été fait. Alors que les députés réclamaient constamment le respect des dispositions de la Constitution, le gouvernement a fait la sourde oreille. «Pendant plus de vingt ans, nous n'avons eu que des promesses», a affirmé un député du RND. En effet, la loi 84-17 prévoit des mesures pour la présentation, le contenu, la validation et le contrôle de la loi de finances. Cela devrait donner un aspect rationnel, objectif et efficace à l'élaboration du budget de l'Etat. Il existe ainsi des mesures de contrôle permettant à l'APN d'avoir accès au bilan de l'année et d'effectuer un comparatif entre les projets et les réalisations. L'article 160 de la Constitution insiste sur le rôle du contrôle parlementaire et oblige le gouvernement à présenter un exposé détaillé des dépenses effectuées durant l'année et l'utilisation du budget. Cela devrait se conclure par un vote sur la loi du règlement budgétaire. Avec l'adoption de cette loi, les députés auront un barème avec lequel ils contrôleront le portefeuille de l'Exécutif. Par ailleurs, un autre dossier a été au menu de la réunion d'hier. Il s'agit de la maladie du cancer. Le gouvernement semble être alarmé par les chiffres et l'évolution de la maladie ces dernières années. Plus de 7500 cas de cancer sont enregistrés chaque année en Algérie où l'on dénombre également 3500 décès des suites de cette maladie. Ces chiffres ont été communiqués par les cancérologues lors d'une rencontre d'information et de sensibilisation sur cette pathologie tenue en mai dernier à Jijel. Pour cette année, 9000 nouveaux cas ont été décelés, les fumeurs constituant les «premières victimes», ont souligné les spécialistes du domaine. Devant cet état de fait, le gouvernement a jugé utile de faire le point sur la situation. En plus du problème des médicaments, les structures de soin sont insuffisantes. Le Centre Pierre et Marie-Curie de l'hôpital Mustapha est dépassé par le nombre des malades.