A quelques jours des premières pluies d'automne, la cadence de travail sur plusieurs chantiers sème le doute et l'inquiétude. Nier que de grands efforts sont faits pour valoriser le cadre de vie, améliorer l'image des cités, à travers les agglomérations et les villages de la wilaya de Bouira, relève de l'ingratitude envers tous ceux qui, quotidiennement, s'attellent à atteindre cet objectif. Toutefois, n'est-il pas logique de se poser la question et de déterminer la responsabilité de la dégradation du cadre urbain dans la wilaya de Bouira, accumulée des années durant et qui malheureusement persiste. Dès son installation comme wali de Bouira, M.Bouguerra Ali, qui avait occupé dans cette wilaya les postes de directeur de l'emploi des jeunes, puis celui de directeur de la réglementation, avait, à l'occasion d'un colloque organisé par l'Opgi, attiré l'attention sur le phénomène en résumant la situation par cette phrase: «La wilaya de Bouira est sale. On l'appelle la wilaya des bidonvilles...» Par ce diagnostique, ce sont les collectivités locales, les citoyens et tout les autres acteurs impliqués dans ce créneau qui seront désignés du doigt. Ainsi, le premier responsable de la wilaya saisit chaque occasion pour revenir sur les besoins d'une nouvelle politique de développement pour la wilaya. Mercredi dernier, et à l'occasion de l'installation d'une commission chargée de préparer un colloque ayant pour thème «Les matériaux de construction», il a insisté sur la question de l'aménagement urbain qui accuse encore un énorme retard, et aussi sur le secteur du bâtiment en plein essor dans la wilaya. A cet effet, l'apport des promoteurs et les directions en charge du dossier pour la relance de ces secteurs de grande importance doit être conséquent et fructueux. Pour la dégradation du cadre urbain au niveau de Bouira, y compris au chef-lieu de wilaya, l'anathème est jeté d'une part, sur les concepteurs de bâtiments qui, souvent, n'innovent pas et se limitent à du déjà-vu, et d'autre part, sur le citoyen qui fait preuve d'acte d'incivilité d'une autre ère. Les luxueux abribus installés et qui subissent un à un le vandalisme, en est une preuve. Les milliers de familles qui se rendaient le soir tout au long du mois de Ramadhan au jardin public des 130 Logements, confirment que les espaces verts et aussi les lieux destinés à accueillir les citoyens sont plus qu'une nécessité. L'autre fait important et influant sur le cadre de vie, reste l'éparpillement des ordures ménagères. L'exemple demeure celui de cette décharge en plein centre-ville du chef-lieu de wilaya. La place portant le nom d'un valeureux chahid «Kaci» est hélas, identifiée par une niche à ordures qui suscite la grogne de tout le monde. L'état de délabrement qui caractérise la gare routière suffit à résumer tout ce qui se dit de Bouira au sujet de la propreté. L'incapacité des collectivités locales à mener à bout cette mission publique est consommée et cela incite, d'emblée, à la mobilisation de tous les citoyens, mais aussi des opérateurs, afin d'oeuvrer ensemble pour l'instauration d'une politique digne de la ville, et qui répondra aux aspirations des gens. A quelques jours des premières pluies d'automne, la cadence de travail sur plusieurs chantiers sème le doute et l'inquiétude. Les trottoirs défoncés, l'éclairage non installé, les avaloirs non terminés... sont autant de raison de craindre pour les milliers d'enfants, qui rejoignent les écoles en empruntant des bourbiers. A la merci des aléas de la nature et de la bonne volonté des bâtisseurs, ces citoyens s'en remettent aux responsables pour leur épargner de nouvelles souffrances.