Le bilan de l'application de ce dispositif est négatif sur le financement des retraites et sur le fonctionnement des entreprises, avait justifié le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Fini la retraite anticipée. Le gouvernement passe à l'action concernant le projet relatif au départ à la retraite sans condition d'âge. Ce nouveau dispositif décidé lors de la tripartite gouvernement-Ugta-patronat verra le jour, d'ici la fin de l'année. Le projet de loi est fin prêt. Il sera soumis à la prochaine minitripartite qui est prévue pour la fin de l'année en cours. Le projet prévoit la suppression de la clause introduite en 1997 permettant, ainsi, aux travailleurs de partir à la retraite avant l'âge légal de 60 ans. Vu la situation difficile que le pays a traversé durant les années 1990, il avait été décidé de mettre en place un nouveau dispositif permettant aux travailleurs de prendre leur retraite avant l'âge légal. Aussi, ce dispositif sera supprimé en vertu de ce projet que discutera la tripartie avant qu'il ne soit promulgué. S'exprimant sur ce sujet lors de son passage à l'émission «L'invité du jeudi» diffusée sur les ondes de la Chaîne II de la Radio nationale, Naït Abdelaziz Mohand Saïd, président de la Confédération nationale du patronat algérien (Cnpa), évoque deux raisons principales. La première a trait aux pertes subies par la Caisse nationale des retraites. «La CNR connaît un déficit énorme. Cette mesure a été décidée pour éviter davantage la dégradation financière de la CNR engendrée depuis l'instauration de cette mesure et elle ne pourra plus, si cette mesure n'est pas supprimée, prendre en charge ses dépenses», a-t-il expliqué. La seconde raison évoquée par l'invité de la Chaîne II est liée à l'hémorragie des cadres des entreprises. «Nous avons perdu assez d'encadrement. Les hauts cadres ainsi que les ingénieurs expérimentés ont quitté les entreprises pour se convertir ailleurs. C'est ce qui a fait que nos entreprises ont perdu de la main-d'oeuvre qualifiée», a-t-il souligné, tout en précisant que ce deuxième impact négatif a poussé les acteurs de la tripartite à revoir cette mesure. Après promulgation de ce projet, les travailleurs devront attendre d'atteindre l'âge légal de 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes pour pouvoir partir à la retraite. A propos des inquiétudes et des «réserves» affichées par les opérateurs étrangers quant aux mesures incluses dans la loi de finances 2010, le patron de la Cnpa a expliqué que les investisseurs étrangers ainsi que quelques opérateurs nationaux défendent leurs intérêts et il appartient à l'Etat de défendre les siens. Il révèle qu'à travers une telle politique, le gouvernement algérien tente de réduire sa facture d'importation qui a atteint les 40 milliards de dollars. «Les mesures prises par le gouvernement en matière d'investissement ont permis à l'Algérie d'assigner la liste des pays qui manifestent une réelle volonté pour établir de vrais contrats d'investissement et renforcer leur coopération économique avec l'Algérie». Et d'ajouter: «Durant les années 1990, les opérateurs étrangers ont tourné le dos à l'Algérie, et ce, malgré les nombreuses facilitations mises en place par les dirigeants de l'époque. Mais, vers la fin des années 1990, les opérateurs commençaient à prendre le chemin de l'Algérie. Maintenant que l'Etat s'est remis sur ses pieds, ses dirigeants ont pris des mesures souveraines qui arrangent l'économie algérienne», a-t-il expliqué. Revenant sur le Crédoc crédit documentaire, M.Naït Abdelaziz a souhaité d'autres assouplissements pour les petites entreprises, excluant de fait les grandes entreprises et les opérateurs étrangers.