Qu'il est important le livre que vient de publier le moudjahid et écrivain Salah Mekacher! Cet ancien secrétaire du PC de la Wilaya III revient dans cet ouvrage intitulé: «Fureur dans les Djebels» (éditions El Amel-2010), et constitué de plus de 400 pages, sur les plus importantes batailles qui se sont déroulées pendant les sept années de guerre contre le colonisateur et oppresseur français. En plus d'un retour avec moult détails sur ces batailles historiques qui ont bâti la glorieuse guerre d'Algérie, Salah Mekacher, a décidé de reproduire l'intégralité des conférences qu'il a animées dans le cadre des festivités commémoratives, soit de l'anniversaire du déclenchement de la Guerre pour l'indépendance ou bien de l'anniversaire de l'Indépen-dance de notre pays. Au total, l'ouvrage de Salah Mekacher offre quatre chapitres au lecteur: le service des renseignements et liaisons dans la Wilaya III, les cahiers regroupant les combats et les accrochages de 1955 à 1960, les grandes batailles au nombre de vingt-six et enfin, une comparaison succincte des deux armements utilisés par les parties en conflit avec illustrations. Comme tient à le préciser l'auteur, le livre dont il est question n'a pas pour prétention de relater toutes les opérations militaires conduites en premier chef par les moudjahiddine novembristes puis plus tard par les nombreuses unités de l'ALN. L'ouvrage se propose seulement de publier des documents et des récits récoltés ça et là auprès des compagnons de l'auteur au cours de séminaires et colloques qui ont réuni les combattants de la guerre de Libération nationale, des rencontres dont le thème cardinal a été l'écriture de l'histoire de notre glorieuse guerre de Libération nationale. Salah Mekacher précise: «Ma documentation demeurait incomplète et ma mémoire de plus en plus défaillante. Fallait-il pour autant conserver éternellement de par-devant moi ces fragments de mémoire entreposés sur des étagères et déjà recouverts de poussière pour être en définitive abandonnés à l'oubli?» A travers cet ouvrage, l'auteur se propose de combler quelque peu ses lacunes en entreprenant des démarches tous azimuts pour recueillir soit des documents, soit des récits supplémentaires de la part de ses compagnons qui ont survécu avec lui à la guerre. «Hélas, ce fut peine perdue, mes chers compagnons ont disparu et pour certains d'entre eux, la mémoire et peut-être la maladie ont créé un vide, un immense vide incommensurable», ajoute Salah Mekacher. L'auteur reconnaît en toute modestie qu'il ne lui a pas été possible de relater certaines batailles comme celles ayant eu pour scène les Babors, le massif de Sidi Ali Bounab et la Vallée de la Soummam. Pour écrire ce livre, Salah Mekacher s'est servi d'une documentation récoltée à l'issue des travaux des colloques et séminaires qui ont eu lieu en 1984, 1986 et en 1999 à Tizi Ouzou. «Mes sources proviennent aussi des récits de mes compagnons qui ont survécu avec moi à la guerre, et aussi à ma mémoire, mes souvenirs et quelques écrits.» Salah Mekacher insiste également sur le fait que dans cet ouvrage, il ne présente que des fragments de la longue liste des combats et des batailles qui se sont déroulés dans la Wilaya III. L'auteur est réellement bien placé pour apporter un témoignage aussi précieux car il était présent au PC de la Wilaya III à trois époques différentes. De 1957 à juin 1958, sous le commandement du colonel Amirouche et de 1959 à 1961, puis de mars 1962 à sa démobilisation le 10 janvier 1963 sous le commandement du colonel Mohand Oulhadj. Salah Mekacher avertit que ce n'est pas parce qu'il fut présent et acteur au PC de la Wilaya III qu'il est censé connaître tous les événements de la guerre et notamment toutes les activités militaires. «Ceci dit, chacun apprendra que les endroits qui ont abrité ces dits PC (postes de commandement), ont été découverts pour la plupart par l'ennemi. Lequel ennemi a pris possession des documents, des archives et du matériel. Il est donc important de le rappeler. De ce fait, nos archives ont été perdues pendant la guerre presque en totalité. Les forces opérationnelles ennemies ont exploité certaines d'entre elles dans un but de guerre», affirme Salah Mekacher qui s'interroge: «Par la suite, les ont-elles gardées ou les ont-elles détruites?»