La justice est la seule alternative pour les employés travaillant dans des entreprises où il n'y aurait pas de section syndicale. Tayeb Louh estime entre 19 et 22% le taux de représentation syndicale en Algérie. Un taux qui reste relativement faible par rapport à d'autres pays, à l'image de l'Allemagne où le taux de représentation syndicale est de 26%. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, qui s'exprimait, jeudi dernier, en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), a également précisé que le nombre des organisations syndicales agréées sur l'ensemble du territoire national est de 88. Dans cet échiquier d'organisations, on peut retrouver des syndicats qui représentent les employés et des organismes qui représentent les employeurs. Dans ce chapitre, Tayeb Louh a rappelé que l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta) est la seule organisation représentative des travailleurs salariés dans le secteur économique en Algérie. «La majorité des organisations syndicales des travailleurs salariés, estimées à 33, activent dans le secteur de la Fonction publique...», a-t-il noté. Le syndicalisme en Algérie est une culture, selon Tayeb Louh. Une culture qui est, selon lui, conforme aux principes de l'Organisation internationale du travail (OIT) dont, notamment «la promotion du dialogue». «L'expérience algérienne en matière de pacte national économique et social sera présentée à l'OIT, fin novembre à Genève, à la demande du Conseil d'administration de cette organisation», précise le premier responsable du département de l'emploi, cité par APS. Le manque d'organisations syndicales dans les grandes compagnies étrangères en Algérie se fait durement sentir. En effet, les sections syndicales, qui peuvent faire prévaloir les droits des salariés, font grand défaut au sein des grandes entreprises étrangères, notamment dans celles établies au sud du pays. Le cas de Mériem Mehdi, qui a été licenciée par une multinationale, est édifiant. Cette question a été justement évoquée par un député de l'Assemblée populaire nationale (APN). Répondant aux parlementaires, Louh dira simplement, que les personnes se sentant lésées en cas de mesure arbitraire pourront recourir à la justice qui est, au demeurant, leur seule alternative. «La décision de créer un syndicat relève de la volonté des travailleurs et doit se faire dans le cadre de la loi», a-t-il ajouté. Mais nul n'ignore que la création d'une section syndicale au sein d'une entreprise privée n'est pas une démarche aussi simple. Abordant le projet de Code du travail, Tayeb Louh a rappelé qu'il sera prêt avant la fin de l'année en cours.