En 2008, International Living classait l'Algérie dans son rapport sur la qualité de vie à la 157e place sur 194 pays. Une étude sur le bonheur réalisée par Ruut Veenhoven, chercheur à l'université Eramus de Rotterdam, a classé l'Algérie à la 67e position sur 95 pays étudiés. Plusieurs paramètres ont été pris en compte dont le plus important est le cadre urbanistique. En 2008, International Living, publiant le rapport de son étude sur la qualité de vie, a classé l'Algérie à la 157e place sur 194 pays. Le cadre de vie dans notre pays arrive loin derrière celui de l'Afrique du Sud à la 49e place, la Mauritanie à la 53e, la Namibie à la 57e, le Lesotho à la 112e et le Malawi à la 113e place. La situation urbanistique où les modes urbanistiques qui ont prévalu ces dernières décennies en Algérie, semblent être pour beaucoup derrière la mine déprimée des citoyens. En Algérie, à titre d'exemple, la wilaya de Tizi Ouzou bénéficie d'un financement plus conséquent que n'importe quelle ville mauritanienne, et pourtant... Une tournée dans la ville des Genêts renseigne amplement sur le grand marasme qui se laisse voir sur les visages. Sur les trottoirs, il est rare de rencontrer un sourire, d'entendre un mot gentil, de trouver un coin paisible pour s'asseoir, une aire sans bruit ou un transport au moment voulu. La liste des désagréments est longue. Aujourd'hui, la ville de Tizi Ouzou étouffe. Le bruit des moteurs, les klaxons et les cris se répercutent sur les bâtiments amorphes et sans visage. Les édifices décharnés et encrassés se dressent comme des fantômes devant les âmes enfermées dans cet espace urbanistique désordonné. La ville de Tizi Ouzou a été construite, à l'exception des vieilles bâtisses, sans aucun plan urbanistique. Les espaces verts sont bétonnés. Cette construction anarchique, favorisée par une course vorace au foncier, n'a pas laissé de place aux aires de jeu pour enfants. Au milieu de cette rapacité immobilière plus mercantile qu'architecturale, il ne fait pas bon vivre à Tizi Ouzou au milieu de ces imposants murs de béton décharnés. Cette absence de planification dans l'urbanisation a eu des conséquences désastreuses sur le quotidien des habitants. Parallèlement à cette anarchie urbaine qu'on nomme vie citadine, s'est joint le laxisme des pouvoirs publics. L'Etat ne semble avoir aucun contrôle sur les commerces qui envahissent les places et les voies publiques. La circulation sur les trottoirs, comme sur les voies automobiles, est devenue impossible. L'occupation des trottoirs par les commerçants qui y étalent leurs produits contraint les usagers à marcher sur la voie carrossable. Cris, klaxons, insultes, bagarres et embouteillages sont quotidiens dans la ville de Tizi Ouzou. Lassés, les gens se sont résignés. Malgré les efforts des pouvoirs publics afin d'aménager les jardins publics, un seul uniquement a ouvert ses portes. Mais, le jardin Mouhand-Oulhadj ne peut pas contenir un million d'individus en quête de détente. Cette situation déliquescente a favorisé, par conséquent, la concentration de toutes les formes de délinquance dans cet espace urbain délétère. Les agressions et les vols sur la voie publique sont si nombreux qu'ils tendent aujourd'hui à se banaliser. Marcher sur les détritus et les poubelles n'interpelle plus personne. Au milieu de cette anarchie citadine, la vie culturelle semble assoupie et sporadique. Les salles de cinéma ont toutes baissé rideau, laissant place à un vide culturel qui se remplit petit à petit de toutes les formes d'obscurantisme et de charlatanisme.