Le mouvement de protestation déclenché depuis une semaine par les étudiants de l'Institut de l'Education physique et sportive de Constantine vient de prendre une tournure grave. Rassemblés hier matin, devant la tour administrative de l'université centrale pour revendiquer le droit au Master, des dizaines d'étudiants ont été tabassés par des agents de sécurité dont la mission était de protéger ces mêmes étudiants et l'université. «On a été traités comme de vulgaires malfrats», regrettent certains étudiants rencontrés hier et qui ont subi la furie des agents de sécurité. Entre leur institut, sis à Zarzara sur la route d'Ain El Bey et l'université centrale, ces étudiants contestataires n'arrivent pas à trouver une oreille attentive à leurs doléances. «La seule réponse à nos doléances a été des coups et des insultes à l'intérieur même de l'enceinte universitaire», s'insurge un étudiant avant d'ajouter: «Est-il admissible, aujourd'hui en 2010, d'être battu et insulté par des agents de sécurité?», «c'est le traitement qui est réservé aux étudiant dans d'autres universités?». Nos tentatives de joindre les responsables de l'Université pour plus d'explication ont été vaines. Entre temps, un important dispositif sécuritaire a été installé pour éviter tout dérapage. Néanmoins, avec ce qui vient de se passer, les choses vont certainement prendre un autre virage et l'on craint vraiment un grave débordement de la situation, surtout que les étudiants ont pris la ferme décision d'aller jusqu'au bout de leurs revendications. Le mouvement qui ne semble qu'à ses débuts avait commencé lors de la décision prise par un comité scientifique de «ne permettre qu'à 10% d'étudiants de passer le Master au lieu de 50% comme cela se fait dans toutes les facultés de l'enseignement supérieur, sous prétexte du manque d'encadrement et de locaux». Mais lors de la rencontre que nous avons eue avec le chef de département de cet institut, ce sont d'autres prétextes qui ont prévalu, a savoir le choix des étudiants ayant pu accéder au Master sur la base de la moyenne générale des trois années.: «je ne rentre pas dans d'autres considérations il y a un comité scientifique qui a tranché sur les critères» a-t-il précisé. A cela s'ajoute, et il faut le rappeler le fait que l'institut fonctionne avec un laboratoire fermé depuis trois années selon toujours les mêmes étudiants. Cette information a été catégoriquement démentie par le chef de département.